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Actualités - CHRONOLOGIE

Patrimoine - La Direction des antiquités, parent pauvre de l'Administration Le ministère de la Culture prépare la restructuration de la DGA

Les nominations «inappropriées» de l’aveu du président Sélim Hoss. Puis les rafles incongrues, suivies de plates excuses, dans l’affaire des vestiges : les bourdes gouvernementales se suivent sans se ressembler. Le président du Conseil, on le sait, a tenté de sauver les meubles, d’amener par des excuses l’homme d’affaires Robert Moawad qui retire du Liban 200 millions de dollars à changer d’avis. Le mal est fait : l’intéressé n’a pas gobé la descente de police effectuée en force dans sa propriété de Kantari, l’ancien palais Pharaon, et sa mise sur sellette comme spoliateur de richesses antiques. D’autant que, selon son homme d’affaires, tout avait été déclaré et tout localisé pour que la Direction générale des antiquités puisse inspecter les pièces et les inventorier à sa guise. Sur un plan parallèle, les spécialistes notent que, dans un tel sujet, «le comportement abrupt des autorités provoque une certaine confusion dans l’esprit des profanes. Qui s’imaginent par exemple qu’il y a eu des détournements de fonds considérables aux Antiquités. Or, cette direction est un peu le parent pauvre de l’administration et ne dispose, à tout casser, que de 5 millions de dollars, pour payer son personnel, les fouilles, l’entretien des musées nationaux et des pièces». La plupart des sources informées estiment dès lors que l’on a monté un «dossier» en épingle à des fins déterminées. Ce qui a malheureusement pour effet d’effrayer encore plus le capital et les investisseurs locaux ou étrangers et de les faire fuir. Selon un expert «grosso modo le pillage effronté du patrimoine d’antiquités a cessé avec la guerre. Les structures restent cependant dans ce secteur assez faibles. Ce qui explique en grande partie les bévues commises». Selon cette source, «les mesures prises à l’encontre de certains négociants contreviennent aux lois et règlements en vigueur. Jusqu’en 1988, il y avait une loi qui autorisait le négoce de pièces sans caractère historique les rendant automatiquement propriété de l’État. À l’ombre de cette loi, le marché dit des antiquités avait connu un remarquable essor et de nombreux magasins s’y étaient spécialisés. Après 1988, un arrêté ministériel a interdit l’exportation des pièces. En 1990, le ministre de l’Éducation avait pris un arrêté supprimant les licences de commerce des antiquités. Mais comme un simple arrêté ministériel ne peut casser une loi existante, ces dispositions prohibitives sont restées lettre morte. Les magasins sont donc restés ouverts. Et les marchands y vendaient des pièces obtenues à la suite de fouilles sauvages dans différentes régions et non numérotées. En temps ordinaire, cela n’aurait pas été possible car en principe tout site archéologique est placé sous la garde des forces de l’ordre qui y interdisent les collectes. Cela étant, la loi autorise tout Libanais à avoir chez lui des pièces antiques, à la condition qu’elles soient estampillées par la Direction générale des antiquités, dont les inspecteurs peuvent effectuer des vérifications tous les six mois». C’est cette loi que certains responsables de la DGA ont ignorée dans leurs rafles domiciliaires. Dès lors, selon une source proche du gouvernement, «le ministre de la Culture M. Mohammed Youssef Beydoun veut restructurer la DGA, en la scindant en deux. Le premier département s’occuperait des musées, avec l’assistance d’un comité national, un projet prévoyant l’ouverture d’un deuxième musée à Beyrouth. Et la deuxième section veillerait sur les sites archéologiques comme sur la destinée des pièces d’antiquités. Elle aurait des antennes à Beyrouth, Jbeil et Baalbeck notamment. Cela dit, le ministère pense interdire effectivement le commerce et rappeler aux Libanais qui possèdent des antiquités qu’ils doivent les déclarer».
Les nominations «inappropriées» de l’aveu du président Sélim Hoss. Puis les rafles incongrues, suivies de plates excuses, dans l’affaire des vestiges : les bourdes gouvernementales se suivent sans se ressembler. Le président du Conseil, on le sait, a tenté de sauver les meubles, d’amener par des excuses l’homme d’affaires Robert Moawad qui retire du Liban 200 millions de dollars...