Communautés - Priorité à la crise économique Les évêques maronites : crainte et satisfaction

Réuni hier sous la présidence du patriarche Mgr Nasrallah Sfeir, le conseil des évêques maronites a estimé que «la mise en disponibilité de hauts fonctionnaires et les poursuites engagées dans l’affaire des résidus pétroliers et des antiquités ont créé un climat où se mêlent satisfaction et crainte». «La satisfaction, ont précisé les évêques, provient du fait que les gens ont la certitude que nous serons bientôt tous citoyens d’un État de droit auquel seront soumises toutes les classes et d’où seront bannis les pots-de-vin et les exactions. La crainte est due au sentiment que les poursuites se limiteront à certains seulement et qu’elles ont été engagées comme si les suspects étaient coupables et devaient prouver leur innocence alors que c’est le contraire qui devrait être vrai et que tout aurait dû se faire dans le plus grand secret». Les évêques maronites ont par ailleurs déploré «la lenteur de la justice qui pourrait porter préjudice aux suspects surtout s’ils sont innocents comme ils l’affirment». «Menacer d’autres personnes sans toutefois engager des poursuites contribue par ailleurs à créer un climat d’inquiétude et de trouble dont le Liban pourrait bien se passer actuellement », ont encore souligné les évêques qui ont émis «l’espoir que l’autorité judiciaire soit garante de la justice et du droit». La crise économique Sur un tout autre plan, les évêques maronites ont souligné la nécessité d’«octroyer la priorité à la crise économique aiguë qui amène nombre de chefs de petites entreprises à fermer leurs usines et à licencier leurs employés, augmentant ainsi le nombre des chômeurs et des candidats à l’émigration». Dénonçant ensuite les incidents en cours au Liban-Sud, les prélats maronites ont appelé «la communauté internationale» à «y mettre un terme». Ils se sont par ailleurs déclarés «attristés par les événements dans les Balkans» et ont déclaré «adopter le point de vue du Saint-Père qui a appelé au dialogue».