Diplomatie - L'UE déterminée à jouer un rôle dans le processus de paix Moratinos ce soir à Beyrouth

Le coordonnateur européen de l’opération de paix au Moyen-Orient Miguel Moratinos arrivera ce soir à Beyrouth en provenance de Damas pour une visite de 24 heures au cours de laquelle il effectuera une série de contacts avec les trois présidents libanais. Au cours de son escale à Beyrouth, M. Moratinos examinera avec les responsables les répercussions de la crise régionale sur les relations libano-européennes et la difficulté d’aboutir à un accord de partenariat euro-méditerranéen. À l’issue de son séjour, il procédera à une évaluation de ses réunions avec les officiels libanais lors d’un dîner organisé par le chargé d’affaires allemand, Johannes Regenbrecht. C’est la première visite que M. Moratinos effectue seul à Beyrouth, relève une source informée. Il était venu la dernière fois au Liban le 12 février, en compagnie du ministre allemand des Affaires étrangères. Celui-ci avait rencontré les dirigeants libanais en sa qualité de président de l’Union européenne jusqu’au mois de juin prochain. Cette fois-ci, M. Moratinos sera porteur de nouvelles idées visant à débloquer le processus de paix dans la région et à réduire la tension au Liban-Sud. En coordination étroite avec les États-Unis, l’UE ne désespère pas d’aboutir à une solution après le 17 mai, date des élections législatives en Israël. Selon la source susmentionnée, l’Union se ferait fort de convaincre l’État hébreu à reprendre les négociations avec le Liban et la Syrie. Du reste, l’émissaire américain Martin Indyck a commencé à paver la voie à une relance du processus de paix lors de sa tournée qui a englobé le mois dernier la Syrie, le Maroc et la Turquie. Que diront les responsables libanais à M. Moratinos ? Ils insisteront sans doute sur l’importance du rôle européen dans les négociations de paix, un rôle qui devrait compléter celui des États-Unis. Et pour cause : certains pays européens jouissent beaucoup plus que Washington de la confiance de la majorité des États arabes. Les dirigeants libanais ne manqueront pas aussi d’attirer l’attention de M. Moratinos sur le danger qu’implique le maintien de l’occupation israélienne du Sud et de la Békaa-Ouest. Ils lui demanderont ainsi d’œuvrer en vue de mettre fin à cette occupation. Un retrait israélien du Liban aurait de toute évidence des conséquences positives sur l’opération de paix dans son ensemble.