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Actualités - ANALYSE

L'opposition joue la carte de la politisation

La guerre des dossiers fait rage. Et détourne un peu l’attention du budget. Alors que les prix commencent à grimper en ville. Du fait des intentions inflationnistes prêtées au gouvernement qui frapperait le consommateur de nouvelles taxes. Et du fait aussi du bras de fer entre loyalistes et opposants. Ces derniers ne restent pas sur la défensive. Ils font monter la tension, contre-attaquent avec vivacité sur les dossiers mêmes. En ayant probablement en tête qu’au jeu des surenchères le pouvoir ne peut pas aller très loin, vu que les lignes rouges des décideurs ne tarderaient pas à se profiler à l’horizon. Selon des sources informées, ce que l’opposition veut c’est que le gouvernement crie lui-même grâce et n’ait plus envie que d’une chose, en finir avec cette histoire de dossiers. Mais pour le moment, les loyalistes ne s’en laissent pas conter. L’un d’eux indique ainsi que «la ficelle dont use l’opposition est un peu grosse. Elle veut politiser à outrance les scandales, pour couvrir ou gommer le volet de responsabilité financière ou administrative qui accable ses chefs. Une fois le conflit porté devant le jugement de l’opinion publique sur le plan politique, il deviendrait plus difficile de le garder dans le canal judiciaire et de poursuivre les enquêtes. C’est du moins ce qu’estiment nos bons amis opposants. Ce en quoi ils se trompent. Car nous sommes résolus à aller jusqu’au bout». De son côté, un ministre retourne le compliment aux adversaires du pouvoir, en soutenant que «les anciens responsables sur lesquels pèsent des soupçons pensent s’en tirer en nous accusant de manœuvre purement politicienne à leur encontre. Ils laissent entendre que nous ne fouinons que de leur côté, que nous laissons tranquilles les hommes de M. Nabih Berry avec qui nous pactisons. Ils nous reprochent de faire de la provocation, et par-là en font eux-mêmes. Ils ajoutent que ce n’est pas par pur hasard que tous les dossiers convergent vers un seul des trois courants qui se partageaient naguère le pouvoir. Et ils tiennent tous ces propos pour faire croire que nous télécommandons tout. Alors que jusqu’à présent tout se résume à l’intervention de la Cour des comptes et de la justice, sans aucune implication de l’autorité politique du pays. De plus si les haririens sont plus dans le collimateur que d’autres c’est que leur part dans l’Exécutif était nettement plus consistante que celle des partisans de M. Hraoui ou de M. Berry. Du reste toutes les aberrations seront successivement passées au crible et éventuellement le tour des autres courants pourrait venir. Il n’y a pas de sélection. L’opération se fait d’une manière mécanique, automatique. Sans immixtion de notre part, à cette nuance près que le nouveau pouvoir insuffle à l’État un vent d’assainissement, d’épuration et de réforme. En base du discours d’investiture très net du chef de l’État. Nous ne nous mêlons pas des enquêtes. Mais nous saisirons la justice de tout rapport que les organismes de contrôle nous remettront». Il reste que le sort des conclusions de la Cour des comptes donne lieu à un vif débat entre juristes. Il y a ceux qui estiment que c’est à la Chambre, pas au parquet, d’en connaître. Car, rappellent-ils, la cour s’est mise en mouvement sur demande de l’Assemblée nationale, à la lumière des recommandations des commissions conjointes réunies sous la présidence de M. Nabih Berry, après les révélations du ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, sur l’évaporation de fonds municipaux lors du congrès des municipalités à l’Unesco. Le ministère des Finances, consulté, avait indiqué dans un rapport circonstancié que les fonds en question existaient bien dans les écritures, mais pas dans les caisses de l’État. L’Assemblée est appelée à prendre position à travers les résolutions que prendrait son bureau, appelé à se réunir à ce propos cette semaine. Mais d’autres estiment que comme pour M. Barsoumian, la justice ordinaire étant désormais saisie, le Parlement doit se tenir sur la touche, pour éviter le double emploi. Un point de vue que la plupart des spécialistes réfutent cependant. D’abord parce qu’une enquête parlementaire n’a rien à voir avec une enquête judiciaire. Et ensuite parce qu’à leur avis les faits incriminés dans le rapport de la Cour des comptes n’impliquent pas une responsabilité pénale, mais politique et administrative, vu qu’il n’y est question nulle part d’enrichissement personnel.
La guerre des dossiers fait rage. Et détourne un peu l’attention du budget. Alors que les prix commencent à grimper en ville. Du fait des intentions inflationnistes prêtées au gouvernement qui frapperait le consommateur de nouvelles taxes. Et du fait aussi du bras de fer entre loyalistes et opposants. Ces derniers ne restent pas sur la défensive. Ils font monter la tension,...