Concert - Wissam Boustany et le Beirut String Ensemble à l'Assembly Hall AUB Dialogue de la flûte et des cordes

Il est celui qui ponctue nos saisons musicales de sa présence toujours chaleureuse et de son humour jamais en faute. Wissam Boustany – puisque c’est de lui qu’il s’agit – n’est plus à présenter aux mélomanes libanais qui reconnaissent d’emblée sa flûte chantant en douceur le vent de nos rives. Aujourd’hui, à l’approche de la fin de l’année, il a offert un concert avec le Beirut String Ensemble (premier violon Michel Khaïrallah) placé sous le signe de l’enfance SOS. Notre flûtiste attitré a conçu ce concert comme une «passation des générations», legs des valeurs de père en fils. Au menu, Vivaldi et J.S. Bach et K.E. Bach. Tout d’abord touchante ouverture avec la chanson de SOS (Love Flows Like a River to the Sea - L’amour coule comme une rivière vers la mer), entonnée par les enfants du village SOS Succèdent deux concertos de Vivaldi La notte et Il gardelino. Narration douce et feutrée de l’illustre auteur des Quatre saisons non moins inspiré que ses humeurs «musicales» sur la fuite du temps et les variations du temps. J.S. Bach devait prendre le relais avec la Suite n° en si mineur. Prestement enlevée, d’une gaieté innocente et cette touche incomparable d’un certain sens religieux, la musique de Bach a ici les accents candides d’un discours où l’enfance est un don fragile à préserver. Dans la même lignée, en illustrant un certain esprit de filiation, une œuvre de K.E. Bach, un concerto en ré mineur où se découvre en filigrane la voix du Kantor à travers l’invention mélodique et les tonalités nouvelles de celui qui a succédé à Telemann faisant dialoguer allègrement le vent avec les cordes et où chaque timbre est successivement mis en valeur.