Tchétchénie Bras de fer entre la Russie et les USA au sommet de l'OSCE

Ainsi, alors que le président Boris Eltsine arrivait à Istanbul, se disant convaincu de pouvoir apaiser les critiques occidentales sur la Tchétchénie au sommet de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, la marine russe annonçait deux nouveaux lancements de missiles balistiques voulant par ce geste signifier qu’il y avait des limites aux pressions américaines et européennes sur le dossier tchétchène. Cette série de tirs est également présentée par les militaires russes comme un avertissement aux États-Unis au cas où ils dénonceraient le traité ABM sur les armes stratégiques, signé en 1992 et que Washington voudrait amender. Entre-temps, l’armée russe, après avoir occupé hier la ville de Bamout, a encore intensifié ses bombardements sur la capitale tchétchène Grozny. Cependant, Washington et ses alliés entendent convaincre Eltsine de chercher une solution politique au conflit tchétchène, qui pour eux ne se réglera pas par la force. Tout en reconnaissant que le conflit est une affaire intérieure, ils estiment que le recours à la force sans discrimination cause des souffrances inacceptables aux populations civiles. Sur le terrain, en effet, les habitants de Grozny, pilonné sans discontinuer depuis plusieurs jours par l’artillerie russe, en sont réduits à se contenter de pain et d’eau pour survivre et se voient contraints de brûler leurs meubles pour se réchauffer. Par ailleurs, des dizaines de milliers de réfugiés sont toujours bloqués aux frontières de l’Ingouchie où le passage s’effectue au compte-gouttes et au gré de l’humeur versatile des forces fédérales.