Justice - Cocktail d'accusations japonaises contre les militants de l'Armée rouge Manifestation d'appui à Okamoto(photos)

La justice libanaise a entamé hier l’interrogatoire de cinq militants de l’Armée rouge japonaise détenus depuis près de trois ans au Liban, au sujet des accusations de leur gouvernement dans sa demande d’extradition. Les deux Japonais interrogés, dont Kozo Okamoto, 51 ans, unique survivant de l’attentat de 1972 contre l’aéroport de Lod-Tel-Aviv (26 morts), ont réclamé l’asile politique au Liban. Le procureur général adjoint à la Cour de cassation, le juge Rabiha Aammache Qaddoura, a interrogé séparément Kozo Okamoto et Kozuo Tohira. Masao Adachi, Haruo Wako et Mariko Yamamota doivent être entendus aujourd’hui, jeudi. Selon une source judiciaire, un «cocktail» d’accusations est porté par le gouvernement japonais contre les quatre camarades de Kozo Okamoto qui, lui, est uniquement accusé de l’attentat de Lod. Des dizaines de membres du Comité d’appui aux détenus, rassemblés devant le Palais de justice, scandaient des slogans réclamant le droit d’asile au Liban aux «résistants» japonais et brandissaient des portraits d’Okamoto, considéré comme un «héros de la cause palestinienne», et de ses quatre camarades. Le Japon a présenté début décembre une demande d’extradition des cinq membres de l’Armée rouge qui purgent une peine de prison pour «faux et usage de faux et entrée illégale au Liban», qui se termine à la mi-mars 2000. Selon une source gouvernementale, la décision libanaise sera «politique» puisqu’il n’existe pas d’accords d’extradition entre le Japon et le Liban. L’Armée rouge avait mené une série d’attentats contre les «intérêts impérialistes» dans le monde, y compris au Japon, dans les années 70 dont le plus meurtrier avait été celui de Lod.