Boueiz critique la nomination de Murr à la tête de la délégation libanaise

M. Farès Boueiz, ancien chef de la diplomatie, a vivement critiqué hier la nomination de M. Michel Murr, ministre de l’Intérieur, à la tête de la délégation libanaise chargée des négociations avec Israël. M. Boueiz a indiqué «qu’il existe un brouillard qui entoure la nomination de M. Murr». Il a rappelé que les conditions légales qui permettent le remplacement du ministre des Affaires étrangères ne sont pas réunies. «M. Murr est le ministre des Affaires étrangères par intérim, mais il n’a pas la qualité juridique de remplacer M. Hoss», a-t-il ajouté. L’ancien chef de la diplomatie considère que «les négociations doivent être dirigées par le ministres des Affaires étrangères même s’il n’est pas le chef de la délégation». M. Boueiz regrette la nomination du ministre de l’Intérieur et se demande «comment M. Murr pourra-t-il diriger les négociations et superviser les élections législatives en même temps». Il considère que «la personne chargée du dossier des négociations doit axer toute son attention sur cette question délicate» et d’ajouter qu’ «il ne faut pas mélanger la politique interne à la politique extérieure». M. Boueiz appelle à la nomination d’une personne qui jouit d’une crédibilité interne suffisante pour lui assurer le soutien des différents courants politiques durant les négociations. Il considère que le président du Conseil «fuit ses responsabilités» en tant que ministre des Affaires étrangères. «La personne qui occupe une fonction publique doit assumer toutes ses responsabilités», a-t-il poursuivi. Concernant le volet israélo-syrien, l’ancien ministre des Affaires étrangères considère que «l’administration américaine a déployé de sérieux efforts pour la reprise des négociations». «Les derniers développements ont transformé la situation dans la région. L’espoir d’atteindre une paix globale et juste est de plus en plus grand», a-t-il ajouté. M. Boueiz juge qu’«Israël ne se serait pas rendu aux négociations de paix s’il n’avait pas sérieusement l’intention de se retirer des territoires occupés».