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Actualités - CHRONOLOGIE

Israël se prépare à des discussions serrées La possibilité d'un échec est faible, estime Barak

Les dirigeants israéliens se préparaient hier à des discussions serrées avec la Syrie. Ils se disaient toutefois convaincus du succès de ces négociations, qui devraient donc sonner le glas de l’occupation israélienne du plateau du Golan, que l’État hébreu occupe depuis 1967. «Je pense que s’il y a la même volonté du côté syrien que de notre côté, (un accord de paix) est une affaire de mois, pas d’années», a déclaré à la presse le ministre de la Justice, Yossi Beilin. Mais personne ne se faisait la moindre illusion sur la difficulté des négociations à venir. Le Premier ministre Ehud Barak a ainsi prédit, dans une interview publiée par le quotidien Yediot Aharonot, qu’il y aurait sans aucun doute «des crises», mais a aussi estimé que «la possibilité d’un échec est faible» car «le président syrien Hafez el-Assad est un homme sage». Sans attendre des précisions sur l’ampleur du retrait du Golan envisagé, le chef du Likoud (opposition de droite), Ariel Sharon, a accusé M. Barak d’avoir «capitulé face aux exigences syriennes» en prenant des engagements secrets. En 1995, Israël avait indiqué vouloir ramener ses troupes à la frontière internationale de 1923 – préservant ainsi son contrôle sur le lac de Tibériade, son principal réservoir d’eau –, mais Damas a toujours exigé le respect des lignes de cessez-le-feu du 4 juin 1967, antérieures à la guerre des Six-Jours. «Quoi qu’il en soit, c’est d’un retrait israélien total du Golan dont il est question et d’un retour des Syriens jusqu’aux rives du lac de Tibériade ou à ses abords», a affirmé M. Sharon. Le tracé exact de la frontière après un retrait israélien du Golan s’annonce d’ores et déjà comme l’un des aspects les plus délicats des négociations. «Nous n’avons accepté aucune condition préalable», s’est défendu le chef de la diplomatie israélienne, David Lévy. Occupé depuis 1967 et annexé en 1981 à cause de son importance stratégique – il surplombe la Galilée –, le plateau basaltique du Golan, d’une superficie de 1 150 km2, abrite 17 000 druzes regroupés dans quatre bourgs qui n’ont jamais renoncé à leur nationalité syrienne et autant de colons juifs. M. Beilin a confirmé que tout accord avec la Syrie ferait l’objet d’un référendum en Israël. À ce sujet, M. Barak s’est déclaré assuré d’une victoire. «Nous remporterons le référendum sur le Golan avec une majorité écrasante», a-t-il déclaré au Yediot. Le Premier ministre a précisé dans le passé que tout accord avec la Syrie devrait régler sept dossiers : le «compromis territorial» sur le Golan, la mise en place de systèmes de préalerte sur place, la question libanaise, le terrorisme, l’eau, la normalisation diplomatique et l’ouverture des frontières. «Les arrangements de sécurité en constituent la pierre angulaire, car Israël, dont les forces régulières sont restreintes, doit être averti de toute attaque-surprise pour pouvoir mobiliser ses réservistes», estime Omer Bar-Lev, auteur d’un ouvrage sur les enjeux stratégiques du Golan. Selon lui, Israël peut compter sur ses avions-espions et la surveillance satellitaire, mais «Assad a en outre accepté que Tsahal (l’armée israélienne) maintienne une station-radar sur le mont Hermon». À brève échéance, dit-il encore, Israéliens et Syriens devraient tracer des zones démilitarisées de part et d’autre du Golan, définir l’ampleur et l’échelonnement des retraits israéliens et restreindre les effectifs militaires dans la région, voire envisager le stationnement sur place d’une force internationale. Ces perspectives n’enchantent guère l’opposition. Le groupe parlementaire du Likoud devait ainsi tenir une réunion d’urgence, de même que le comité des colonies juives du Golan. «Nous n’accepterons pas que le démantèlement de nos villages soit le prix de la paix avec la Syrie», a affirmé Danny Wolmann, dirigeant de ce comité.
Les dirigeants israéliens se préparaient hier à des discussions serrées avec la Syrie. Ils se disaient toutefois convaincus du succès de ces négociations, qui devraient donc sonner le glas de l’occupation israélienne du plateau du Golan, que l’État hébreu occupe depuis 1967. «Je pense que s’il y a la même volonté du côté syrien que de notre côté, (un accord de paix) est une...