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Actualités - CHRONOLOGIE

Espagne - Manifestations contre une reprise de la violence après l'expiration de la trêve de l'ETA Le Pays basque dans la rue pour la paix

Les Basques de toutes tendances politiques, y compris les indépendantistes radicaux, sont descendus hier dans la rue pour supplier l’ETA de ne pas reprendre les armes, malgré l’expiration de sa trêve jeudi à minuit. La vie au Pays basque espagnol s’est arrêtée à midi durant cinq minutes de manifestations silencieuses, alors que toute l’Espagne redoutait un attentat de l’organisation indépendantiste après 14 mois de cessez-le-feu et d’espoirs sans précédent de paix. Des milliers de personnes se sont rassemblées devant les mairies et autres bâtiments administratifs de la plupart des villes basques. Les rassemblements les plus importants se sont déroulés dans les trois capitales provinciales : Bilbao, Saint-Sébastien et Vitoria. Ces manifestations, sous le slogan «Bakea Behar Dugu» («Nous avons besoin de la paix» en langue basque), ont été convoquées par le gouvernement autonome basque. L’ensemble des partis politiques, y compris la coalition séparatiste Herri Batasuna (HB), bras politique de l’ETA, y ont participé ainsi que tous les syndicats et de multiples organisations sociales. C’est la première fois que des militants de HB manifestaient, côte à côte, avec l’ensemble des autres partis, notamment les formations «espagnoles» comme le Parti populaire (PP, centre-droit, au pouvoir à Madrid) ou le Parti socialiste (PSOE, opposition). Contrairement aux autres manifestants portant des banderoles en faveur seulement de la paix, les sympathisants de HB brandissaient des pancartes demandant la libération des «prisonniers politiques» de l’ETA ou réclamant l’indépendance du Pays basque. Des incidents ont été signalés à Saint-Sébastien où des jeunes du mouvement de jeunesse Jarrai, proche de HB, ont empêché la tenue d’un défilé organisé par des associations pacifistes sur le campus universitaire. HB s’est jointe aux manifestations unitaires mais pour bien souligner que la «paix définitive» passera par la «souveraineté d’Euskal Herria», c’est-à-dire l’ensemble du Pays basque espagnol, du Pays basque français et de la Navarre. Le gouvernement espagnol, s’appuyant sur la Constitution démocratique de 1978, s’oppose à toute reconnaissance du droit à l’autodétermination du Pays basque. Lors de l’annonce dimanche de la rupture de sa trêve, la plus longue de son histoire, l’ETA, responsable de 769 assassinats, avait justifié sa décision par la poursuite de la politique «répressive» de Madrid et Paris malgré son cessez-le-feu. Le Pays basque n’a pas été la seule région d’Espagne à se mobiliser hier contre la reprise des attentats de l’ETA. Comme la veille lorsque des manifestations ont réuni des milliers de personnes, des défilés ou des rassemblements silencieux ont été organisés aux quatre coins du royaume. Le gouvernement redoutant une action rapide de l’ETA, les forces de sécurité ont été mises en état d’alerte maximale, au Pays basque comme dans le reste du pays. La presse a publié hier les photographies de neuf membres présumés de l’organisation armée choisis, selon des sources policières, parmi les plus susceptibles de «préparer quelque chose» sur le territoire espagnol. D’après les autorités, l’ETA dispose de trois commandos opérationnels et d’une quarantaine d’activistes «mobilisables» en France et en Espagne pour recommencer ses attentats. Interrogé sur les risques d’une attaque prochaine de l’ETA, l’un des principaux responsables de Herri Batasuna (HB), Arnaldo Otegi, s’est montré hier plutôt pessimiste. «Le Pays basque peut à nouveau traverser des moments très durs» car «lorsque l’ETA prend une décision, elle l’exécute», a-t-il déclaré.
Les Basques de toutes tendances politiques, y compris les indépendantistes radicaux, sont descendus hier dans la rue pour supplier l’ETA de ne pas reprendre les armes, malgré l’expiration de sa trêve jeudi à minuit. La vie au Pays basque espagnol s’est arrêtée à midi durant cinq minutes de manifestations silencieuses, alors que toute l’Espagne redoutait un attentat de...