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Actualités - CHRONOLOGIE

Loi électorale - Les contours commencent à se dessiner Beyrouth serait divisé en trois circonscriptions

Les contours de la nouvelle loi électorale commencent à prendre forme même si, du côté du Sérail, on continue de se montrer particulièrement discret sur le découpage envisagé, contrairement à la place de l’Étoile, où l’on ne manque pas de donner des précisions sur la prochaine configuration des circonscriptions électorales. Les législatives, prévues pour l’été 2000, auraient lieu sur base de 14 divisions et le projet de loi sera présenté à la mi-décembre au Parlement, a affirmé hier le président de l’Assemblée nationale, M. Nabih Berry, cité par les députés qu’il a reçus, au moment où le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, s’en prenait «aux politiciens malintentionnés qui semblent ignorer que le mot de la fin appartient au gouvernement, puis au Parlement». Entre le Sérail et la place de l’Étoile, la chaîne de communication semble quelque part rompue. Les propos attribués au président de la Chambre confirment en quelque sorte les craintes exprimées par des forces actives, chrétiennes notamment, qui redoutent que la nouvelle loi électorale soit, comme les précédentes, «parachutée et taillée à la mesure de certains hommes politiques». L’Assemblée des évêques maronites s’est d’ailleurs fait l’écho de ces appréhensions hier. Aux députés qu’il a reçus, place de l’Étoile, comme chaque mercredi après son entretien hebdomadaire avec le chef de l’État, le général Émile Lahoud, M. Berry a assuré que la nouvelle loi électorale sera transmise dans 14 jours à la Chambre, «parce que après, le pays sera en période de fête». Il a insisté sur le fait que le projet de loi sera au Parlement avant la date fixée pour l’élection partielle du 19 décembre, qui doit permettre de désigner un successeur au regreté Khatchig Babikian. Un tel découpage suppose que chaque mohafazat sera divisé en petites ou moyennes circonscriptions, à l’exception peut-être du Liban-Sud. De sources informées, on souligne en effet que les mohafazats du Liban-Sud et de Nabatiyeh pourraient être fusionnés pour ne former qu’une seule circonscription. Cette procédure se justifierait par l’occupation israélienne et c’est sans doute parce que rien n’a été encore décidé pour la partie méridionale du pays que le chef du Parlement a indiqué que l’option des 14 circonscriptions est l’une des formules envisagées. Au cas où Nabatiyeh et le Liban-Sud formeraient une même circonscription, le nombre des divisions électorales serait ramené alors à 13. Mais dans tous les cas, Beyrouth restera apparemment divisé en trois partie : Mazraa-Tarik Jédidé et Achrafieh ; Mousseitbé et Saïfi ; Rmeil et Ras-Beyrouth. De sources proches de M. Berry, on a précisé que le président de la Chambre n’a pas discuté avec ses visiteurs de la répartition des circonscriptions électorales. Il a toutefois rappelé les propos de M. Hoss, qui avait indiqué que la nouvelle loi électorale «sera consensuelle», avant d’affirmer que son examen au Parlement aura également lieu dans un climat consensuel. En d’autres termes, cela signifie qu’il est pratiquement improbable que des amendements soient introduits au texte de loi, notamment en ce qui concerne le découpage électoral. Sur un autre plan, le chef du Parlement a vivement critiqué le ministère de l’Intérieur, en apposant sa signature sur une question écrite de M. Adnane Arkaji, député de Beyrouth, qui interroge le gouvernement sur la nature des papiers d’identification qui seront utilisés lors des prochaines législatives. M. Arakji demande notamment à savoir si ce sont les nouvelles cartes d’identité qui seront retenues et si l’État aura le temps d’ici à l’été prochain, de délivrer ces cartes à tous les électeurs. «Depuis des années, nous ne faisons qu’entendre des propos selon lesquels les cartes électorales sont prêtes. Mais où sont-elles donc ?» s’est-il interrogé, cité par ses visiteurs. Selon M. Berry, la question est fort importante «et mérite même qu’on interpelle le gouvernement pour obtenir une réponse». Et d’ajouter : «On accorde un intérêt particulier à la liberté des électeurs. Mais qu’en est-il de la liberté des candidats qui est directement liée à la loi électorale ?» Le chef du gouvernement a nié, dans une déclaration distribuée à la presse, qu’une formule définitive soit prête et s’est résolument prononcé en faveur du maintien des mohafazats comme circonscriptions électorales. «Le débat exhaustif engagé ces jours-ci autour de la loi électorale est de nature à (nous) épargner un examen du texte», a-t-il indiqué non sans une pointe d’ironie. Et d’ajouter : «Il y a lieu de souligner qu’il n’y a toujours pas de formule définitive, celle-ci ne devant voir le jour que lorsque le gouvernement se saisira du dossier pour l’examiner et pour prendre la décision qui s’impose, sachant qu’il appartient au Parlement de le voter sous la forme qu’il jugera appropriée». M. Hoss a quand même déploré les nombreux commentaires et la polémique qui s’est engagée entre certains pôles politiques : «Nous brandissons le slogan de l’État de droit et des institutions. Dans un tel État, il appartient au Conseil des ministres puis au Parlement de se prononcer au sujet de la loi électorale. Or, jusqu’à présent, aucune de ces deux instances n’a dit mot. Il est tout de même étrange que certains politiciens malintentionnés ignorent cette vérité pour mener des campagnes insidieuses et infondées contre les responsables tout en prétendant paradoxalement être en faveur de l’État des institutions», a déclaré M. Hoss, répondant ainsi aux détracteurs qui accusent le gouvernement de vouloir tailler une loi électorale à la mesure de ses partisans. Le chef du gouvernement a ensuite réaffirmé son opposition à la division de Beyrouth en deux ou trois régions électorales, précisant qu’il est, de manière générale, pour le maintien des mohafazats comme circonscriptions électorales.
Les contours de la nouvelle loi électorale commencent à prendre forme même si, du côté du Sérail, on continue de se montrer particulièrement discret sur le découpage envisagé, contrairement à la place de l’Étoile, où l’on ne manque pas de donner des précisions sur la prochaine configuration des circonscriptions électorales. Les législatives, prévues pour l’été 2000,...