Arabie Séoudite - La Mecque accueille pour trois jours les croyants de tout le monde islamique Raz-de-marée humain au premier jour du pèlerinage(photo)

Près de deux millions de musulmans ont déferlé vers une vallée proche de La Mecque jeudi, au premier jour du pèlerinage annuel. À pied ou en autobus, une masse compacte de pèlerins a envahi la route vers Mina, d’où ils doivent se rendre, vendredi, sur la plaine d’Arafat, le moment fort du pèlerinage symbolisant le Jugement Dernier. Les hommes sont vêtus de deux pièces de tissu blanc non cousu, qui leur serviront de linceul, selon la tradition. Les femmes sont entièrement couvertes, à l’exception du visage et des mains. Les groupes de pèlerins, rassemblés autour de leur étendard national, répètent en chœur en marchant «Me voilà Allah (Dieu) répondant à ton appel». Beaucoup portent des parapluies blancs pour se protéger du soleil brûlant, et chacun avait une petite sacoche contenant ses papiers, souvent accrochée à la ceinture, pour se prémunir contre le vol à la tire, fréquent durant le hadj. Les véhicules qui se rendent à Mina quittent La Mecque dans un flux assourdissant, avançant pare-choc contre pare-choc. Certains pèlerins sont montés sur les dos des autobus, d’autres sont assis sur le capot des voitures. Ce trafic dense occasionne une grande pollution, obligeant les piétons à se couvrir le nez et la bouche d’un bâillon. La police de la circulation a assuré dans un communiqué que le trafic vers Mina se déroulait sans aucun problème. Un hélicoptère survolait les premiers lieux saints de l’islam, dans le cadre des mesures visant à assurer le bon déroulement du pèlerinage. Précautions multiples pour éviter toute catastrophe Les pèlerins avaient envahi les magasins de La Mecque afin d’acheter de la nourriture pour la journée. Dans la vallée de Mina, les autorités ont mis en place 6 000 points d’approvisionnement, dont 35 boulangeries automatiques, et des centaines de points d’eau, selon l’agence officielle SPA. L’utilisation des réchauds à gaz pour la préparation des repas est interdite depuis l’année dernière, après un incendie qui avait ravagé en 1997 le camp de toile de Mina, faisant 343 morts. Cette année, 28 000 tentes ignifuges attendent les pèlerins, couvrant les deux tiers de la plaine. Quatre-vingt-seize dispensaires apporteront des soins pour les coups de soleil, et des dizaines d’autres cliniques se tiennent prêtes pour s’occuper des pèlerins malades. Les autorités ont multiplié cette année les précautions pour prévenir toute catastrophe. Deux mille camions-citernes géants ont été introduits par la défense civile séoudienne pour lutter contre d’éventuels incendies, un risque majeur. Un exercice de simulation de lapidation de trois stèles symbolisant Satan a également été organisé. En 1998, ce rite avait causé la mort de 118 pèlerins, à cause de la pression de la foule. De nombreux fidèles sont heureux d’accomplir le pèlerinage cette année, car le stationnement à Arafat tombe un vendredi, jour de la prière collective, et pensent que leur récompense sera encore plus importante. Mais les hommes de religion qui les encadrent ont assuré qu’il n’y avait aucun avantage, tout en rappelant que, pour son dernier pèlerinage, le prophète Mahomet (Mohammad) avait grimpé sur le mont Arafat un vendredi. Après le stationnement à Arafat, les pèlerins doivent revenir à Mina pour immoler une bête, généralement un mouton. C’est la fête de l’Adha (sacrifice). Ils passent deux autres journées sur Mina pour lapider les stèles symbolisant Satan.