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Actualités - CHRONOLOGIE

Résidus pétroliers - Mandat d'arrêt contre Nicolas Nasr Seul Barsoumian n'a pas encore été interrogé(photo)

L’instruction de l’affaire du pétrole brut vendu sous le label «résidus pétroliers» se poursuit toujours dans le secret le plus total. Au terme d’un long interrogatoire, le premier juge d’instruction de Beyrouth, M. Saïd Mirza, a décerné hier un mandat d’arrêt à l’encontre de M. Nicolas Nasr, ancien directeur général du ministère du Pétrole, qui devient ainsi la neuvième personne mise aux arrêts dans le cadre de l’enquête. L’interrogatoire de M. Nasr a commencé à midi, juste au moment où M. Chahé Barsoumian, ancien ministre du Pétrole, a été emmené à la prison de Roumieh, consécutivement au mandat d’arrêt décerné à son encontre quelques heures plus tôt par M. Mirza. M. Barsoumian a été conduit en prison, en même temps que M. Nagi Azar, propriétaire de la compagnie de fret pétrolier Euro-Golf, dans un fourgon de la brigade des prisons relevant des FSI. Un important dispositif de sécurité a été établi dans le périmètre du Palais de justice et nul n’a été autorisé à s’approcher du véhicule. Seuls les avocats et les journalistes, qui attendaient dans le hall de l’aile réservée aux juges d’instruction, ont pu voir, à travers la grande baie vitrée, MM. Barsoumian et Azar, «partageant» la même paire de menottes. MM. Barsoumian et Azar ont pu emporter avec eux leurs affaires personnelles, à savoir les matelas en éponge, les draps et les édredons qu’il ont été autorisés à faire amener de chez eux. Dans le même temps, M. Mirza entamait l’interrogatoire de l’ancien directeur général du ministère du Pétrole, en présence de son avocat, Me Moussa Kallas, et de l’avocat chargé par le service du contentieux de l’État de traiter ce dossier, Me Hafez Jaber. L’État a en effet décidé de se porter partie civile dans cette affaire. Aucune indication n’a pu être obtenue au sujet de ce qui s’est dit dans le bureau de M. Mirza. Pour toute précision, Me Kallas a déclaré que les questions du juge portaient sur le mécanisme de travail au ministère, les prérogatives du ministre et la différence entre les activités du ministère et celles des installations pétrolières, à savoir les raffineries de Tripoli et de Zahrani. Il convient de rappeler qu’en vertu du décret-loi 79/77, le statut du ministère du Pétrole diffère des autres départements étatiques. Le ministre du Pétrole est en effet autorisé à acheter et à vendre les carburants sans passer par un contrôle préalable de la Cour des comptes. Ses transactions ne sont pas cosignées par le directeur général ou les responsables des raffineries dont la mission, note-t-on de sources proches des avocats des défendeurs, se limite à exécuter les instructions données par le ministre. Après une pause d’une heure et demie, en début d’après-midi, le juge Mirza a de nouveau entendu M. Nasr. Au terme de l’interrogatoire qui a repris à 16h et qui s’est terminé à 21h15, le magistrat a décerné un mandat d’arrêt contre l’ancien directeur général du ministère du Pétrole. M. Nasr doit être transféré aujourd’hui à la prison de Roumieh. Les autres personnes qui ont fait l’objet d’un mandat d’arrêt au cours des deux derniers jours sont : MM. Chahé Barsoumian, Nagi Azar, Nabih Sfeir, chimiste au laboratoire de Zahrani, Walid Kiwan, chef du bureau des douanes de Zahrani, Joseph Talj, directeur de l’agence de fret maritime, Blue Wave, Khalil Ambris, directeur adjoint de la raffinerie de Zahrani, Sarkis Kouyoumjian, chauffeur de l’ancien ministre, et Mme Wadad Saadé, chef de bureau au ministère du Pétrole. L’interrogatoire de Barsoumian Parmi les personnes soupçonnées d’être impliquées dans l’affaire du pétrole vendu frauduleusement comme étant des résidus pétroliers, seul M. Barsoumian n’a toujours pas été interrogé par le premier juge d’instruction de Beyrouth. Aucune date n’a été d’ailleurs fixée pour son interrogatoire. L’avocat de l’ancien ministre, Me Akram Azoury, a fait appel hier de la décision du juge Mirza qui avait rejeté la veille l’argumentation développée par l’avocat et selon laquelle les tribunaux pénaux sont incompétents pour juger son client, qui devrait comparaître, selon lui, devant la Haute Cour chargée de juger les présidents et les ministres. M. Barsoumian, rappelle-t-on, est soupçonné de «détournement de fonds par voie de falsification de documents, ce qui a entraîné un préjudice à l’intérêt général et aux biens publics». Me Azoury a interjeté appel devant la Chambre de mise en accusation de Beyrouth pour annuler la décision du juge d’instruction. Il a aussi présenté un recours contre la décision du conseil de l’Ordre des avocats qui a indirectement autorisé, mardi, les poursuites contre M. Barsoumian. L’Ordre des avocats, rappelle-t-on, avait jugé que les faits imputés à l’ancien ministre ne sont pas liés à l’exercice de sa profession d’avocat. Le recours présenté par Me Azoury a été déposé devant une cour d’appel spéciale formée de trois magistrats et de deux avocats nommés par le conseil de l’Ordre. Me Azoury juge que l’autorisation demandée à l’Ordre des avocats est irrégulière, car des poursuites judiciaires avaient été auparavant engagées contre l’ancien ministre. Ces deux recours peuvent-ils entraîner la suspension de la procédure engagée contre l’ancien ministre ? À cette question, les réponses fournies dans les milieux judiciaires restent contradictoires, en l’absence d’un texte de loi précis. On sait toutefois que si la procédure engagée par Me Azoury est encore une fois rejetée, ce dernier peut se pourvoir en cassation. Par ailleurs, M. Badaoui Semaan, chef du département des affaires économiques et financières au ministère du Pétrole, a été remis le matin en liberté, suite à une décision du juge Mirza. C’est dans la nuit de mardi à mercredi que le magistrat avait décidé de relâcher M. Semaan sous caution d’élection de domicile, contre l’avis du parquet. Il n’en demeure pas moins que cette mesure n’annule pas les poursuites judiciaires engagées contre le fonctionnaire. Dans une déclaration à la presse, l’avocat de M. Semaan, Me Salah Daher, a estimé que si le moindre soupçon pesait sur son client, il n’aurait pas été relâché.
L’instruction de l’affaire du pétrole brut vendu sous le label «résidus pétroliers» se poursuit toujours dans le secret le plus total. Au terme d’un long interrogatoire, le premier juge d’instruction de Beyrouth, M. Saïd Mirza, a décerné hier un mandat d’arrêt à l’encontre de M. Nicolas Nasr, ancien directeur général du ministère du Pétrole, qui devient ainsi...