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Actualités - CHRONOLOGIE

Conseil des ministres - Relance de la réforme et mesures de sécurité routière 47% du budget 99 au service de la dette (photos)

Le Conseil des ministres a relancé hier l’opération de réforme administrative, en distinguant clairement, et pour la première fois, entre les fonctionnaires coupables d’infractions disciplinaires ou financières, et ceux contre lesquels pèsent uniquement des blâmes administratifs. Les seconds seront réinsérés à des postes administratifs, tandis qu’il sera fait enquête sur les agissements des premiers. Le Conseil de la fonction publique se chargera des futures attributions, mais aucun délai n’a été fixé. Répondant par ailleurs clairement à un vœu du président de l’Assemblée nationale, le Conseil des ministres a également chargé le Conseil de la fonction publique, en coordination avec les autres organismes de contrôle, de remplir les vacances au sein de l’Administration et des établissements publics, et de poser les bases d’un vaste mouvement de permutations. Les déclarations de Lahoud Le Conseil des ministres a également nommé un nouveau directeur du bulletin télévisé à Télé-Liban, en la personne de M. Osman Majzoub, qui occupe actuellement la fonction de conseiller au sein du conseil d’administration. Répondant volontiers aux questions des journalistes, le président de la République, M. Émile Lahoud, avait notamment déclaré à son arrivée au siège du Conseil des ministres que sur les quelque trente hauts fonctionnaires déjà nommés, vingt-cinq proviennent de l’Administration, et cinq seulement sont hors-cadre «et répondent, dit-on, à des nominations politiques». Mais le Conseil des ministres peut toujours modifier leur affectation, s’ils ne se montrent pas à la hauteur de leurs fonctions, a ajouté en substance le chef de l’État. «Il n’est pas dit qu’ils demeureront jusqu’à la fin de mon mandat», a-t-il précisé. C’est la première fois, depuis la cérémonie de prestation de serment, que l’on entend ainsi le chef de l’État se prononcer clairement en public sur de tels sujets. Le chef de l’État avait pris l’habitude de s’en remettre à ses visiteurs pour rapporter ses propos. «Avez-vous encore des questions à poser ?», a même lancé M. Lahoud aux journalistes. Le chef de l’État a renouvelé publiquement sa confiance dans la Justice libanaise et a déclaré qu’il s’inclinait d’avance devant les jugements qu’elle rend. «Dans mon discours d’investiture, j’ai déclaré que je me place au-dessous de la loi. Je crois à l’indépendance de la magistrature, à la séparation des pouvoirs. C’est pourquoi nous souscrivons à tout ce que décidera la Justice, dans laquelle nous avons confiance», a déclaré M. Lahoud, qui a ajouté que c’est à la Justice de décider si elle doit engager de nouvelles poursuites. Le chef de l’État a également assuré qu’aucun obstacle de nature politique n’entravera la marche de la Justice. Le président de la République a par ailleurs tranché la question de la construction d’un stade de football, à Tripoli. L’édification de ce stade, en-dehors du périmètre de la Foire de Tripoli, sur un terrain appartenant à l’État, coûtera moins cher au Trésor, a-t-il souligné. La Foire de Tripoli, même si elle est désertée aujourd’hui, doit demeurer prête à fonctionner, telle qu’elle a été conçue par l’architecte brésilien de renommée mondiale Niemeyer, a-t-il affirmé en substance. Ne pas bâcler le budget Au sujet de la fiscalité, du budget et d’une éventuelle augmentation du prix de l’essence, le chef de l’État est resté dans le vague. Sans exclure cette augmentation, il a déclaré qu’il sera fait en sorte que les classes aisées contribuent à l’assainissement du Trésor, dans le cadre d’une sorte de redistribution des richesses, comme aussi par le biais de l’élargissement de l’assiette des contribuables. «Mais rien n’a encore été décidé au sujet de l’essence en Conseil des ministres», a-t-il précisé, répétant que l’héritage économique et financier légué par les régimes précédents est lourd, et qu’un plan est nécessaire pour résorber par étapes le déficit budgétaire. Le chef de l’État a par ailleurs indiqué qu’il vaut mieux prendre le temps nécessaire à l’élaboration du budget, plutôt que de le bâcler, et de le regretter par la suite. «Je peux vous assurer une chose (…) nous ferons notre devoir, mais nous ne ferons pas payer aux pauvres le prix du redressement». Revenant sur ce sujet durant le Conseil des ministres, le chef de l’État devait déclarer que «les taxes payées par les Libanais deviennent fonds publics et doivent donc être utilisés dans l’intérêt public. Ce droit est sacré et y porter atteinte ne saurait être passé sous silence ou faire l’objet d’une quelconque prescription». Pour sa part, le président du Conseil, prenant la parole en début de séance, a rendu hommage à la magistrature pour les dossiers au sujet desquels des enquêtes ont été déjà ouvertes. «Nous voulons que la Justice suive son cours sans entraves ou lenteurs», a indiqué M. Hoss, «et nous n’hésiterons pas à lui remettre les documents ou preuves que nous possédons dans le cadre des enquêtes menées actuellement ou de celles qui seront ouvertes à l’avenir». Au nombre des décisions prises par ailleurs par le Conseil des ministres figure la formation d’une commission ministérielle (Affaires sociales, réforme, Santé), chargée d’examiner des demandes d’exemptions douanières et de demander au ministre de la Justice Joseph Chaoul de revoir la loi sur les associations d’intérêt public. Le gouvernement a décidé par ailleurs de débloquer des fonds relevant du budget du Conseil des ministres, pour indemniser les parents de martyrs tombés dans des affrontements avec l’armée israélienne. 100 motards des FSI en plus Par ailleurs, le Conseil des ministres a approuvé une série de mesures relatives à la sécurité routière. Ces mesures comprennent l’affectation de cent motocyclistes supplémentaires des FSI pour le contrôle du trafic routier, ainsi que l’achat de radars de contrôle de vitesse et d’alcotests. Enfin, le Conseil des ministres a pris connaissance des grandes lignes du projet de budget pour 1999, et a recueilli les avis des intéressés à ce sujet. Le trois grandes parties du projet de Budget se présentent comme suit : – Service de la dette : 3 200 milliards de LL (en 98), 3 900 Md ( en 99) soit 47 % du Budget. – Traitements des fonctionnaires : 3 090 Md de LL, soit 37 % du Budget. – Budgets des ministères : 1 298 Md de LL, soit 16 % du Budget. Au nombre des précisions apportées par le ministre de l’Information en réponse aux journalistes, notons que le Conseil des ministres examinerait actuellement un projet de réforme fiscale prévoyant «d’importantes exemptions» en faveur des classes défavorisées. Par ailleurs, sans infirmer ni confirmer la possibilité d’augmenter le tarif de l’essence, M. Anouar el-Khalil a déclaré que le contrôle des dépenses, dans les ministères, est «de la plus haute importance» pour réduire le déficit budgétaire, et que l’austérité ne se fera pas au détriment des prestations sociales.
Le Conseil des ministres a relancé hier l’opération de réforme administrative, en distinguant clairement, et pour la première fois, entre les fonctionnaires coupables d’infractions disciplinaires ou financières, et ceux contre lesquels pèsent uniquement des blâmes administratifs. Les seconds seront réinsérés à des postes administratifs, tandis qu’il sera fait enquête...