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Actualités - CHRONOLOGIE

Vie politique Les audiences de Lahoud (photo)

Les chiffres sont plus éloquents que les mots pour décrire la situation du Trésor public et par conséquent pour préparer l’opinion publique aux mesures auxquelles le gouvernement aurait recours pour sortir le pays du marasme économique. C’est sur ce fond d’idées cartésiennes que s’est déroulée hier à l’hôtel Le Gabriel, la rencontre-débat animée par le ministre des Finances Georges Corm à l’initiative de l’amicale des anciens de l’Insead, présidée par Roy Badaro. Le ministre a fait valoir la nécessité d’une modernisation et non d’un «chambardement» du système fiscal en rappelant les constantes d’une économie libérale dans un souci clair de tranquilliser les hommes d’affaires présents à cette rencontre. Selon M. Corm, c’est devenu un secret de Polichinelle que de dire que la configuration du projet de budget du gouvernement de M. Sélim Hoss se ressentira des contraintes dues au cumul des erreurs des gouvernements précédents. 50 % du budget est affecté au service de la dette et 37 % au paiement des salaires. Le pays est désormais impliqué dans un cycle d’endettement effroyable. La dette publique, qui était de 2,5 milliards de dollars en 1992, est aujourd’hui de 18 milliards de dollars . «Pour sortir de ce cercle vicieux, il est impératif de restructurer les recettes du Trésor et par conséquent de moderniser le système fiscal en place depuis l’indépendance», dit-il. Poursuivant sur sa lancée, M. Corm met l’accent sur l’urgence de créer une assiette imposable réelle sans laquelle tout règlement à la crise économique sera utopique. Pour donner une idée de la faiblesse des revenus de la fiscalité en vigueur au Liban, le ministre des Finances avance deux chiffres. Selon un rapport de la direction des statistiques, des 245 000 sociétés financières et économiques fonctionnant sur le territoire national, seules près de 70 000 ont présenté une déclaration d’impôts. En 1997, approximativement 42 % d’entre elles ont fait état de pertes. M. Corm estime à 70 % la proportion d’imposables non déclarés. Réforme Selon le ministre des Finances, la réforme s’articule autour de quatre thèmes principaux. Il s’agit a priori de réduire les taux d’intérêt, «on ne peut espérer des investissements vitaux dont le pays a besoin avec des taux d’intérêt aussi élevés», dit-il. Il faut dans le même temps dynamiser l’industrie qui représente l’un des secteurs susceptibles de contribuer à réduire le déséquilibre «géant» de la balance commerciale. M. Corm met l’accent par ailleurs sur la nécessité de réactiver le secteur agricole et d’exploiter les ressources hydrauliques du pays avant de réaffirmer une nouvelle fois l’importance de créer une assiette imposable réelle qui permettrait au Trésor de s’acquitter d’une grande partie de ses dettes. Une chimère Le loyer de l’argent servi sur la livre libanaise au cours des années précédentes a atteint près de treize mille milliards de LL, déclare M. Corm. Il estime que la politique de construction suivie par les gouvernements précédents a été ruineuse pour le pays. Et pour cause : «Le processus de reconstruction avait été entamé dans le but de faire recouvrer au Liban son rôle d’avant-guerre au moment où la conjoncture et les données régionales ont connu des mutations importantes», dit-il. Aujourd’hui, le monde arabe est devenu «un géant économique et financier», affirme M. Corm. Des propos clairs qui se passent de tout commentaire. Ils démontrent une fois de plus que la politique suivie par les précédents gouvernements Hariri était on ne peut plus onéreuse.
Les chiffres sont plus éloquents que les mots pour décrire la situation du Trésor public et par conséquent pour préparer l’opinion publique aux mesures auxquelles le gouvernement aurait recours pour sortir le pays du marasme économique. C’est sur ce fond d’idées cartésiennes que s’est déroulée hier à l’hôtel Le Gabriel, la rencontre-débat animée par le ministre des...