Actualités - CHRONOLOGIE
L'Inde fait fortune grâce au bug de l'an 2000
Par Gaby NASR, le 24 février 1999 à 00h00
Le bug informatique de l’an 2000, sujet d’inquiétude dans le monde, fait le plus grand bonheur de l’Inde, où il contribue au boom de l’industrie du logiciel, devenue l’une des toutes premières sur le marché international. Pour parer à un possible passage difficile des ordinateurs du monde entier à l’an 2000, des dizaines de compagnies indiennes proposent en effet une main-d’œuvre abondante, bon marché et très qualifiée. «L’Inde a déjà empoché des commandes à l’exportation d’une valeur de plus de deux milliards de dollars pour des projets relatifs au bug», explique Dewang Mehta, président de l’Association nationale des compagnies de logiciel et de service informatique (Nasscom). Une manne qui va croissant et à laquelle doivent s’ajouter les commandes des institutions et compagnies indiennes elles-mêmes, qui commencent seulement à s’inquiéter du problème. L’Inde, pays encore en développement mais à la pointe de l’informatique, a engrangé 1,5 milliard de dollars pour l’exportation de produits et services logiciels lors de l’année fiscale qui s’est achevée en mars 1998, dont 38% directement liés au bug. On estime que pour l’année fiscale 1998-1999, les revenus à l’exportation atteindront 2,6 milliards de dollars, augmentation de 69%. Avec «la folie de l’activité consacrée au bug», il pourrait y avoir 60% de plus l’année suivante, s’extasie M. Mehta. La demande intérieure va également s’accroître, de nombreuses firmes indiennes faisant jusqu’à présent preuve de «suffisance», souligne-t-il. La Nasscom a désigné 370 experts chargés de conseiller les compagnies indiennes sur les conséquences informatiques mais aussi légales du bug. On estime qu’au niveau mondial, la facture totale pour la prévention de ce bug atteindra quelque 600 milliards de dollars. Une position unique «La demande en main-d’œuvre pour des travaux relatifs au bug excède de beaucoup les capacités existantes», note S.S. Sinha, l’un des responsables de la firme HCL Consulting, soulignant que cela pousse les salaires à la hausse. Et l’Inde a donc «une position unique pour fournir des solutions économiques afin de résoudre les problèmes du bug de l’an 2000», explique M. Mehta. «Les normes très élevées des programmateurs indiens offrent des solutions efficaces. L’industrie du logiciel en Inde a une main-d’œuvre abondante pour s’acquitter de la tâche». Selon la Nasscom, qui représente plus de 500 compagnies de logiciels, l’Inde n’est devancé que par les États-Unis pour ce qui est de la main-d’œuvre informatique de langue anglaise, et au moins 130 firmes indiennes sont déjà attelées à la lutte anti-bug. Les analystes de ce secteur estiment que plus de 30% des quelque 200 000 programmateurs informatiques professionnels indiens travaillent à des projets relatifs au bug de l’an 2000. La plupart d’entre eux ont été embauchés par des compagnies indiennes ou étrangères pour prévenir toute paralysie ou «folie» de leurs ordinateurs dotés d’une horloge électronique et qui, identifiant l’année par les deux derniers chiffres, pourraient confondre 2000 et 1900. D’autres conçoivent et commercialisent des logiciels spéciaux au bug.
Le bug informatique de l’an 2000, sujet d’inquiétude dans le monde, fait le plus grand bonheur de l’Inde, où il contribue au boom de l’industrie du logiciel, devenue l’une des toutes premières sur le marché international. Pour parer à un possible passage difficile des ordinateurs du monde entier à l’an 2000, des dizaines de compagnies indiennes proposent en effet une...
Les plus commentés
Washington met le Liban face à une seule alternative : la reddition du Hezbollah ou l’invasion terrestre
Naïm Kassem : Priorité au cessez-le-feu, le reste n'est qu'un détail
Ciblée par une campagne d’accusations de trahison, une journaliste libanaise fait l’objet d’un mandat de recherche