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Actualités - ANALYSE

Gouvernement - Le Premier ministre a retourné la situation en sa faveur Les députés refoulent de nouveau leur déception

Quand on est député, on ne rêve que d’une chose : faire encore mieux et devenir ministre. Déçus il y a deux mois et demi dans leurs espérances ministérielles, le Cabinet formé étant plutôt technocratique, les parlementaires ont cru un moment la semaine dernière que le Shangri La ne serait finalement pas si loin, qu’il y aurait très bientôt un nouveau gouvernement qui serait cette fois politique. Mais M. Hoss ayant renfloué son équipe par son coup d’éclat, ils doivent derechef déchanter. La plupart d’entre eux font contre mauvaise fortune bon cœur. Et applaudissent avec fair-play, à l’instar de M. Élie Ferzli, le tour de force du chef du gouvernement qui a retourné la situation en sa faveur. Mais, dans leur for intérieur, beaucoup restent résolus à repartir sous peu en campagne, pour déboulonner les «intrus» extraparlementaires. Ainsi un ancien ministre, qui espère bien le redevenir, affirme sans tarder que «le gouvernement actuel, incapable d’aller plus loin qu’il ne l’a fait, affaiblit sérieusement le pouvoir. Il est en effet très alarmant pour cette entité que le chef de l’État doive intervenir en personne pour défendre le Cabinet, et user ainsi si l’on peut dire, de munitions qui pourraient venir à manquer dans d’autres combats éventuels. Le gouvernement Hoss n’a pas le poids politique nécessaire pour faire face à une opposition qui compte dans ses rangs les plus puissantes figures de proue du système Taëf. Ce n’est pas tous les deux jours que M. Hoss peut s’en tirer à coups d’autocritique et de contre-attaques, en prenant à témoin une opinion qu’il risque de lasser. L’équipe est si fragile que même les loyalistes l’égratignent, comme M. Hoss s’en est d’ailleurs plaint. On trouve ainsi à la Chambre peu de gens pour défendre le gouvernement». Un appui du bout des lèvres Cette personnalité procède ensuite « aux constatations suivantes : – Les députés qui avaient laissé carte blanche au chef de l’État pour la formation du Cabinet se sont sentis un peu floués. Ils pensaient que le régime leur renverrait l’ascenseur en mettant sur pied un cabinet largement parlementaire, ne laissant aux technocrates que les départements techniques. Ils n’appuient donc le gouvernement en place que du bout des lèvres et lorsqu’il s’agit de le défendre au Parlement, on les voit se défiler, gagner la sortie, l’un après l’autre. De plus, comme les petits ruisseaux font les grandes rivières, ces messieurs sont ulcérés du peu de cas qu’on fait en haut lieu de leur image médiatique. En effet, ils ne sont plus autorisés à se faire photographier avec le chef de l’État quand il leur accorde audience à Baabda ni à faire des déclarations à leur sortie, ce qui à leur avis constitue un manque à gagner sur le plan de leur image de marque. Sans compter qu’ils ont ainsi l’impression que le pouvoir pense que leur rôle s’est terminé une fois qu’ils ont voté pour M. Lahoud puis pour M. Hoss. – Autre rebuffade : nombre de ministres technocrates évitent les députés comme la peste, ne leur accordent pas d’entretiens et ne font aucune attention à leurs demandes. Cela sous prétexte d’être débordés de travail. – Parallèlement, les députés s’inquiètent des rumeurs persistantes selon lesquelles on abrégerait beaucoup le mandat de la présente législature qui se termine dans un an et demi. Appréhensions renforcées par les indications qui circulent sur la future loi électorale qui empêcherait les parachutages dont ont bénéficié nombre de membres de l’actuelle Assemblée». En pratique cette masse de parlementaires attend le moment de la curée. La trêve tacite qui vient de se conclure entre grands la déçoit donc. Mais elle se console en se disant que comme du temps de la troïka, les querelles ne vont pas tarder à reprendre. Car les mauvaises habitudes ont la vie dure.
Quand on est député, on ne rêve que d’une chose : faire encore mieux et devenir ministre. Déçus il y a deux mois et demi dans leurs espérances ministérielles, le Cabinet formé étant plutôt technocratique, les parlementaires ont cru un moment la semaine dernière que le Shangri La ne serait finalement pas si loin, qu’il y aurait très bientôt un nouveau gouvernement qui...