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Actualités - CHRONOLOGIE

Gouvernement - La lune de miel est finie L'entente Lahoud-Hoss à l'épreuve du Conseil des ministres

La lune de miel est finie. Les rapports harmonieux entre le chef de l’État, le président du Conseil et le président de l’Assemblée nationale, qui semblaient chose acquise, passent aujourd’hui par une phase délicate, comme le laissait entrevoir le communiqué publié dimanche par M. Sélim Hoss, qui est, en quelque sorte, une façon de placer tout le monde face à ses responsabilités. Aux interprétations faites ici et là au sens du communiqué-bombe, M. Hoss affirme qu’elles «vont toutes dans la bonne direction». M. Hoss reconnaît qu’il y a, dans ce document, matière à réflexion aussi bien pour le président Émile Lahoud que pour M. Nabih Berry, sans parler de MM. Rafic Hariri et Walid Joumblatt. Mais libre à chacun de comprendre les messages comme il l’entend, ajoute M. Hoss. «Si je voulais être plus explicite, je l’aurai été», souligne encore le chef du gouvernement. «Cela viendra plus tard, si besoin est», ajoute-t-il. Où réside exactement la discordance entre le chef du gouvernement et le président Lahoud ? Selon les observateurs, elle se situe au niveau de l’attitude adoptée à l’égard de M. Nabih Berry. Le chef de l’État cherche, semble-t-il, à éviter de s’aliéner M. Berry par un surcroît de mesures administratives touchant certains des fonctionnaires de la première catégorie qui lui sont proches. Et pour cause : dans un hémicycle dont une partie lui est hostile, l’alliance avec M. Berry lui paraît précieuse. Pour le chef du gouvernement, il ne devrait pas y avoir de demi-mesures, au risque de discréditer toute la réforme. Et la distinction que font certains opposants entre un régime, qu’ils appuient, et un gouvernement rendu responsables des ratés de la réforme, est tout à fait injustifiée. Les choses devraient plutôt jouer en sa faveur, à y regarder de près. Dans son communiqué, M. Hoss dénonce par ailleurs l’hypocrisie d’une opposition qui réclame aujourd’hui que des mesures administratives soient prises à l’encontre de ses alliés de la veille, avec lesquels elle avait «partagé le gâteau». Rencontre «positive» Dimanche soir, révèle-t-on, le chef de l’État et le chef du gouvernement se sont concertés, à Baabda, mais le véritable test de l’entente entre eux et de leur communauté d’objectifs se verra, demain, en Conseil des ministres. Le chef du gouvernement voudrait avoir les mains libres pour écarter certains fonctionnaires proches de M. Berry et hâter les nominations aux postes vacants. Dans les cercles proches de Baabda, on dément l’existence de discordances majeures, mais l’on n’en est pas moins soucieux de jouir d’appuis politiques consistants, et d’abord de celui qui proviendrait du bloc de M. Berry. Aucun commentaire significatif n’a émané de ces cercles au sujet du communiqué de M. Hoss, sinon qu’il les a pris par surprise et que l’on aspirait à en avoir le cœur net au cours de l’entretien que le président aurait avec le chef du gouvernement. Verra-t-on éclater une crise de confiance entre le chef de l’État et le président du Conseil ? Pour certains observateurs, la crise est prévisible. D’autres font valoir, au contraire, que même si des germes de cette crise existent, son terreau est trop pauvre pour qu’ils puissent croître. Et l’on ajoute que les deux hommes ont intérêt à joindre leurs efforts, malgré leurs différences personnelles, pour servir l’intérêt supérieur du pays. Le président Lahoud ne trouvera pas un meilleur allié que M. Hoss pour l’assister dans la tâche consistant à venir à bout de la corruption administrative et de tout ce qui saigne à blanc les finances publiques. À l’issue du tête à tête entre le chef de l’État et le président du Conseil, on se plaisait à affirmer, dans les milieux proches des deux hommes, que la rencontre a été «positive». Dans les milieux du chef du gouvernement, on a affirmé que M. Hoss était «satisfait» de son entretien et que «l’entente régnait» avec le chef de l’État. Pour M. Berry, qui avait affirmé en cours de journée que les faux-pas de la réforme ne se seraient pas produits si les organismes de contrôle avaient pris le pas sur le Conseil des ministres, dans le pilotage de l’opération-épuration. En tout état de cause, au lendemain du communiqué de M. Hoss et de l’entretien de la soirée avec le chef de l’État, on affirmait, en soirée, dans les milieux proches de M. Berry, que le communiqué «reflétait un état de fait concret», et que celui-ci «continuait d’appuyer le gouvernement et le régime». Pour le chef du Législatif, «le gouvernement de M. Hoss est une chance qui ne se présente pas souvent, pour le pays, et personne ne devrait croire qu’il est en position de faiblesse. Il jouit de l’appui du Parlement, même si nous devons élever la voix, au besoin, quand nous constaterons des erreurs».
La lune de miel est finie. Les rapports harmonieux entre le chef de l’État, le président du Conseil et le président de l’Assemblée nationale, qui semblaient chose acquise, passent aujourd’hui par une phase délicate, comme le laissait entrevoir le communiqué publié dimanche par M. Sélim Hoss, qui est, en quelque sorte, une façon de placer tout le monde face à ses...