Destitution - Monica Lewinsky entendue par les sénateurs Clinton attaque Starr en justice (photo)

La Maison-Blanche a immédiatement contre-attaqué hier, face à la menace brandie par Kenneth Starr d’inculper le président avant la fin de son mandat, en entamant une procédure judiciaire contre le procureur indépendant. Dans le même temps, Monica Lewinsky déposait sous serment à son hôtel devant les «procureurs» dépêchés par le Sénat.Son témoignage,filmé,sera visionné aujourd’hui par les sénateurs. Dans un nouvel épisode du bras de fer hargneux qui oppose régulièrement le procureur à la Maison-Blanche, David Kendall, un des avocats de la présidence, a accusé M. Starr d’avoir une fois encore violé la loi en organisant des «fuites (au New York Times) illégales et partisanes» pour faire connaître son point de vue sur l’inculpation du président. M. Kendall a précisé qu’il allait saisir la justice fédérale pour outrage à la Cour. «Je ne vois pas d’autre raison» à ces fuites qu’une volonté de nuire au président, a pour sa part commenté le porte-parole de la Maison-Blanche Joe Lockhart, en soulignant qu’elles intervenaient au début d’une «semaine critique» pour le procès du président au Sénat. «Il y a clairement des fuites à répétition qui cherchent à influencer la procédure en cours au Congrès», a-t-il ajouté. Le porte-parole de M. Starr, Charles Bakaly, s’en est vivement défendu, affirmant sur la chaîne de télévision ABC que le procureur n’avait «pas d’intérêt à (s’)immiscer dans les affaires du Sénat». «Nous ne le faisons pas. Il n’y a pas eu de fuites» de notre part, a-t-il dit. M. Bakaly a ajouté que M. Starr n’avait pas «pris de décision finale» concernant l’inculpation du président, mais laissé entière cette possibilité. «Une fois que (l’affaire) quittera le domaine politique, nous aurons à prendre des décisions judiciaires et c’est ce que nous ferons», a-t-il dit, reconnaissant que plusieurs experts proches de M. Starr estimaient qu’il était constitutionnellement possible d’inculper un président en exercice.