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Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

Congrès - Clôture de Jérusalem aujourd'hui Israël grave le sionisme dans le béton

Le congrès ayant pour thème “Jérusalem aujourd’hui, la ville et ses habitants face aux défis de civilisations” a clôturé hier ses travaux. Pour leur troisième et dernière journée, les spécialistes arabes et européens ont examiné le processus de colonisation juive ainsi que la résistance des habitants d’origine face aux autorités d’occupation. À l’ordre du jour : la destruction-restructuration de Jérusalem-Est, la restauration de la mosquée al-Aqsa, l’impact du tunnel sur les constructions voisines, le processus de judaïsation et ses conséquences... Il faut tout d’abord savoir que le niveau de vie, les équipements publics, les infrastructures ne sont pas les mêmes à l’Ouest côté israélien et à l’Est côté arabe. C’est là une stratégie délibérée, menée par tous les gouvernements successifs, depuis 1967. Cette mise en place d’une politique de discrimination fait qu’Arabes et Juifs n’ont jamais été égaux en tant que citoyens, et ne le seront jamais. Cette stratégie a créé sur le terrain une réalité géographique et démographique. «L’objectif ultime étant d’établir un contrôle absolu d’Israël sur Jérusalem et d’empêcher toute remise en question de la souveraineté de l’État hébreu sur la partie orientale de la ville». Le directeur du centre Riwaq à Jérusalem, M. Nadim Ju’ba, a mis l’accent sur la politique d’expropriation des terrains et sur la situation dans les nouveaux quartiers juifs qui ont été construits à la périphérie de la ville. Ces implantations viennent s’insérer dans des localités palestiniennes, comme pour empêcher les villages arabes de constituer un front continu. Par ailleurs, les cités-forteresses construites sur les collines qui cernent Jérusalem ne tiennent compte d’aucun souci esthétique, social ou écologique. «Elles inscrivent une idéologie dans le béton». M. Ju’ba a ensuite expliqué que la revendication par les Palestiniens de leur souveraineté n’est pas née avec l’occupation, en 1967. Elle a commencé au XIXe siècle. Elle est inhérente à toute l’évolution qui a fait de Jérusalem le centre du pouvoir en Palestine, et donc sa capitale. Le fait que cet État en gestation fut liquidé en 1948 n’abolit en rien le mouvement qui tendait à son émergence. Les Palestiniens vivant dans la partie ouest de Jérusalem sont devenus réfugiés dans la partie est. Aussi, dans les négociations sur la répartition des deux souverainetés, les Palestiniens considèrent-ils qu’ils ont déjà cédé une partie de leur ville en 1948 et que l’autre partie leur revient de droit. Structure architecturale «Le mouvement social palestinien adopte au niveau politique et communautaire une stratégie de résistance qui inscrit le combat d’al-Qods dans le cadre de la lutte nationale», souligne pour sa part Mme Anna Latendresse, chercheur au Centre des études urbaines et communautaires à l’université de Toronto et membre du Centre d’études arabes pour le développement, dont le siège est à Montréal. Parallèlement, «la stratégie du gouvernement israélien porte sur les dimensions géographiques, économiques et démographiques. Et sur ce plan, les Palestiniens sont moins organisés et moins puissants», ajoute Mme Latendresse. Les caractéristiques structurelles du tissu urbain traditionnel et l’impact du «processus de judaïsation» sur la Ville sainte ont constitué le thème de la conférence donnée par Mme Nazleen Ismaïl Ali, professeur au département d’architecture de l’université de Bagdad. Se référant à la méthodologie de Hillier, qui distingue les génotypes de la cité de ses phénotypes, Mme Ismaïl Ali a dit : «La structure architecturale de la cité islamique arabe est liée à l’aspect cognitif qui inclut tout ce qui est conceptuel, théorique et intellectuel dans l’esprit humain. C’est le cas de l’identité urbaine et architecturale de Jérusalem, où les éléments de la pensée islamique sont intimement liés au produit physique de l’environnement». Elle en déduit que les géographes musulmans ont à l’unanimité confirmé la nécessité d’une mosquée dans tout rassemblement civilisé. «La cité n’est véritablement une cité que si la mosquée en fait partie. Et c’est à elle qu’on doit la survie de plusieurs cités arabes», a-t-elle ajouté. Dès lors, le plan de «judaïsation» mené depuis 1967 et localisé près du Haram ach-Charif, met en «danger» l’intégrité structurelle de la Jérusalem orientale. Dans son intervention, M. Issam Awad, responsable de la restauration du Dôme du Rocher et de la mosquée al-Aqsa, indique que l’opération «lifting» du Haram s’étale sur 144 000 m2 et comprend les travaux d’infrastructure du site et la restauration des mosaïques du dôme. Ce projet, considéré comme «historique», connaît toutefois des difficultés matérielles et technologiques. M. Awad indique qu’un travail d’archivage est en cours, qui inclut des informations techniques et des illustrations qui seront disponibles pour les chercheurs et les générations futures. Quant aux travaux de fouilles archéologiques entrepris dans le tunnel par le gouvernement israélien, ils menacent les fondations du Haram. Jérusalem, ville des trois religions, illustre des méfiances profondes, des peurs durables et des rancœurs qui ne s’apaisent pas. Un dossier des plus brûlants pour le troisième millénaire.
Le congrès ayant pour thème “Jérusalem aujourd’hui, la ville et ses habitants face aux défis de civilisations” a clôturé hier ses travaux. Pour leur troisième et dernière journée, les spécialistes arabes et européens ont examiné le processus de colonisation juive ainsi que la résistance des habitants d’origine face aux autorités d’occupation. À l’ordre du jour : la...