Diplomatie - Satterfield chez Boueiz Les américains préparent le terrain

Dans le cadre du forcing diplomatique US actuel, l’ambassadeur des États-Unis M. David Satterfield a tenu à conférer longuement hier avec M. Farès Boueiz, qui fut ministre des Affaires étrangères six ans durant. Les deux hommes, après un entretien au bureau de M. Boueiz à Tabaris, ont déjeuné ensemble dans un restaurant de la ville. À l’issue de cette rencontre, le diplomate a vigoureusement nié (écran de fumée ?) que sa récente visite au Sud ait un lien quelconque avec l’éventualité d’un prochain retrait israélien. Négligeant également de faire le joint avec les multiples missions de terrain accomplies ces derniers temps par des équipes sécuritaires US dans la Békaa-Ouest, M. Satterfield a échangé avec la presse le dialogue suivant : Q – «Pensez-vous que les Casques bleus pourront se déployer dans les zones que les Israéliens évacueraient ? R – J’ai saisi, en visitant le Sud, l’occasion de prendre pour la première fois contact avec le commandement et avec les éléments de la Finul qui accomplissent un travail exceptionnel. C’est la première occasion qui s’est offerte à moi, depuis mon entrée en fonction, d’observer de visu cette mission et le périple a été excellent. Q – Il se répète que les Israéliens vont se retirer... R – Ma visite au Sud n’a rien à voir avec la question du retrait. Elle était uniquement consacrée à voir de près sur le terrain les hommes de la Finul. Q – On a beaucoup glosé sur cette démarche, d’autant que vous avez passé la nuit au Sud... R – Je ne commente pas les explications de la presse libanaise concernant mes activités. J’ai indiqué le but de ma visite au Sud et cela est supposé être clair maintenant. Q – Pensez-vous que la Finul aura la capacité de se déployer dans les zones évacuées ultérieurement par l’armée israélienne ? R – No comment. Q – Avez-vous constaté un quelconque changement au Sud ? R – Nous espérons fortement que la situation s’y calme dans la mesure de possible. Nous voulons une paix totale entre tous les protagonistes de la région. Nous souhaitons que cela se produise dans les meilleurs délais. C’est le meilleur moyen de résoudre les problèmes du Liban-Sud. Nous travaillons pour la paix et il est extrêmement important que toutes les parties déploient les plus grands efforts pour empêcher l’escalade et éviter la violence. Nous espérons que les efforts des parties concernées permettent le succès des négociations». M. Boueiz croit savoir pour sa part que M. Satterfield s’est rendu au Sud pour s’informer de la situation sociale de la population à l’ombre de l’occupation israélienne. Il a indiqué que le diplomate ne lui a rien dit sur des mesures politiques ou sécuritaires en relation avec un retrait israélien. M. Boueiz a ajouté qu’à son avis, en ce qui concerne Barak, ses avancées sont plus médiatiques que sérieuses et qu’il ne s’est toujours pas engagé sur la voie de la paix, qui implique la restitution totale du Golan et l’application de la 425 au Sud.