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Actualités - OPINION

La perte d'un ami

L’homme a beau s’attendre au pire il est toujours pris au dépourvu lorsque le malheur frappe. La perte d’un être estimé, proche et cher, engendre toujours une douleur immense. Khatchig Babikian était estimé pour sa grande culture, son érudition et sa rigueur tant personnelle que dans son action publique comme avocat, député et ministre. Nanti d’un diplôme d’État italien dès l’âge de vingt-cinq ans, il accumula les titres universitaires, dont une licence en droit de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, un doctorat de l’État français en droit public et enfin un diplôme de la célèbre London School of Economics. Tout cela, ajouté à sa maîtrise des langues, il le mit très tôt au service du peuple libanais et de la chose publique comme député sans interruption depuis 1957 et comme ministre dans sept différents Cabinets. Membre éminent de notre communauté arménienne, il était par exemple un homme de dialogue ; il fut le grand défenseur, durant les événements, de la politique du parti Tachnag, basée sur la «neutralité positive» et qui a, depuis, prouvé sa justesse. Par ailleurs, il a été l’un des promoteurs de l’élaboration et du succès du nouveau pacte national de Taëf, dans lequel il avait obtenu la consécration du fait que la communauté arménienne-orthodoxe constitue l’une des sept grandes communautés du Liban. Ce que beaucoup ignorent, c’est que, même durant sa maladie et jusqu’à son dernier souffle, entre deux séances de thérapie douloureuse, notre grand disparu n’aura renoncé ni à son sens des responsabilités ni à son courage. En effet, et alors qu’il en était arrivé à ne plus vouloir rencontrer ses collègues parlementaires et les autres membres du bloc arménien afin qu’ils gardent de lui le meilleur souvenir, il n’a jamais cessé de nous enrichir de ses conseils éclairés pour les affaires du pays. Cela ne l’empêchait pas de me demander, à chacune de nos rencontres et jusqu’à ces jours derniers, des nouvelles personnelles de ses collègues ainsi que de nos amis communs et de leurs familles. Avec la disparition de Khatchig, ce n’est pas seulement le Liban et la communauté arménienne qui perdent un homme de grande valeur ; moi-même je perds un grand ami. * Député du Metn-Nord, chef du Bloc parlementaire arménien.
L’homme a beau s’attendre au pire il est toujours pris au dépourvu lorsque le malheur frappe. La perte d’un être estimé, proche et cher, engendre toujours une douleur immense. Khatchig Babikian était estimé pour sa grande culture, son érudition et sa rigueur tant personnelle que dans son action publique comme avocat, député et ministre. Nanti d’un diplôme d’État italien dès...