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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Palestine - Colère de l'Autorité après la condamnation à mort du chef du Fateh au Liban Sultan Aboul Aynain : c'est un procès politique, je refuse de me rendre (photos)

L’Autorité palestinienne a réagi avec colère, hier, à la condamnation à mort par contumace du chef du mouvement Fateh au Liban, Sultan Aboul Aynaïn, par le tribunal militaire de Beyrouth. «Nous considérons ce verdict comme un acte agressif, inacceptable, dangereux et nuisible à la présence palestinienne au Liban», a déclaré à l’AFP, Nabil Abou Roudeina, conseiller du président palestinien Yasser Arafat. Il a appelé les autorités libanaises à «œuvrer pour faire cesser toute action nuisible à la présence palestinienne au Liban et à mettre fin à ces mesures dangereuses et préjudiciables». Pour sa part, le chef du Fateh au Liban a annoncé hier qu’il s’agissait d’un procès politique et qu’il refusait de se rendre. «Je ne pense pas que je vais me rendre. Je ne souhaite défier personne, mais c’est une question qui doit être discutée avec notre commandement», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse dans le camp de réfugiés de Rachidiyé, où il est confiné. «Il ne s’agit pas d’un verdict judiciaire mais politique avec, derrière, une puissance politique dont le programme consiste à porter atteinte à l’avenir des réfugiés palestiniens au Liban», a-t-il dit. Aboul Aynaïn, représentant au Liban de l’OLP et chef depuis 1993 du Fateh, sa principale composante, s’est abstenu d’identifier cette «puissance politique». «Ce verdict politique vise la totalité de notre peuple palestinien et non son représentant», a-t-il ajouté. Le tribunal militaire l’a condamné à mort pour avoir «formé une bande armée dans le but de commettre des crimes contre les civils et leurs biens et de porter atteinte à l’État libanais et à son autorité». «Nous regrettons que le Fateh soit considéré comme une bande armée alors que nous avons toujours respecté la souveraineté du Liban et ses lois et refusé de porter atteinte à sa sécurité», a affirmé M. Aboul Aynaïn. «Cette affaire vise à faire croire à l’opinion publique que les réfugiés palestiniens et leurs dirigeants sont des hors-la-loi et des criminels», a-t-il ajouté. Il a souligné que l’OLP et le Fateh avaient «entièrement confiance dans les dirigeants et la justice libanaise». «Nous demandons à ces services de présenter des preuves de notre implication ou notre participation, ou de celle de tout autre membre du Fateh ou de l’OLP, à un quelconque cas d’atteinte aux biens de l’État libanais ou à sa sécurité», a-t-il encore déclaré. Confiné à Rachidiyé Aboul Aynaïn avait élargi il y a deux mois le cercle de ses déplacements et avait été reçu par les chefs des principales communautés religieuses du Liban, pour leur expliquer le refus de l’OLP de l’installation définitive de ses compatriotes dans ce pays. Il est désormais en principe confiné dans le camp de Rachidyé, dont l’unique issue est étroitement contrôlée par un barrage de l’armée libanaise. Celle-ci ne pénètre pas dans les camps des réfugiés palestiniens depuis 1969 en vertu des accords du Caire en dépit du fait qu’ils aient été annulés unilatéralement pas le Liban en 1987. Dans ce camp, comme dans celui d’Aïn el-Héloué, plus au nord, les réfugiés palestiniens étaient sidérés mercredi par la nouvelle de son jugement. À l’entrée d’Aïn el-Héloué, près de 200 personnes ont tenu un sit-in pour dénoncer cette sentence. Ils arboraient des banderoles appelant à une prompte intervention du chef de l’État libanais, le général Émile Lahoud. Mercredi, M. Aboul Aynaïn avait suggéré que les autorités libanaises avaient «peut-être été indisposées par le regain d’activité du Fateh (...) et par mes contacts récents avec les chefs religieux». Le Fateh avait annoncé fin juillet la reprise du contrôle d’Aïn el-Héloué, le plus grand du Liban (60 000 réfugiés), où il ne régnait plus en maître absolu depuis la conclusion en 1993 des accords palestino-israéliens d’Oslo. Après la remise en juillet 1991 de leur armement lourd à l’armée libanaise, le Fateh avait suspendu ses activités militaires dans ce camp, contrôlé par des radicaux de ce mouvement, hostiles aux accords de paix avec Israël.
L’Autorité palestinienne a réagi avec colère, hier, à la condamnation à mort par contumace du chef du mouvement Fateh au Liban, Sultan Aboul Aynaïn, par le tribunal militaire de Beyrouth. «Nous considérons ce verdict comme un acte agressif, inacceptable, dangereux et nuisible à la présence palestinienne au Liban», a déclaré à l’AFP, Nabil Abou Roudeina, conseiller du président...