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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Dossier régional Raymond Eddé rappelle que le Liban n'est concerné que par la résolution 425

De Paris où il se trouve, le Amid du Bloc national, M. Raymond Eddé, nous prie de reprendre le texte d’un article intitulé «De Henry Kissinger à James Baker» qu’il avait publié dans les colonnes de L’Orient-Le Jour en date du 4 mai 1991 et qu’il estime être à nouveau d’actualité. Dans cet article, M. Eddé rappelait que le Liban n’est concerné, au niveau des efforts de paix au Proche-Orient, que par la résolution 425 du Conseil de sécurité et la Convention d’armistice libano-israélienne. Nous reproduisons ci-dessous le texte rendu public par le Amid : «En 1973, après la guerre du Yom Kipour, M. Henry Kissinger, secrétaire d’État, inaugurait la “politique des petits pas” pour régler les problèmes du Proche-Orient. La résolution 338, adoptée alors par les Conseil de sécurité de l’Onu, demandait aux parties en cause (Égypte, Syrie, Israël) de commencer immédiatement, après le cessez-le-feu, l’application de la résolution 242 (1967) qui stipule “le retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés...”. Jusqu’à ce jour, les parties concernées – le Liban n’en est pas – n’ont pu se mettre d’accord sur le sens des termes employés. Selon le texte anglais, il s’agirait de l’évacuation, par l’armée israélienne, “de” territoires occupés (“from occupied territories”), donc pas nécessairement de “tous” les territoires. Le texte français, au contraire, signifierait “les” territoires occupés, donc “tous” les territoires. C’est ce qu’exigent les États arabes. Tout le problème arabo-israélien découlerait de cette double interprétation, que “les petits pas” d’Henry Kissinger n’ont pu résoudre. En attendant, Israël occupe Gaza et la Cisjordanie, et a annexé Jérusalem et le Golan syrien. Le 18 mars 1978, le Liban, qui n’a participé ni à la guerre de 1967 ni a celle de 1973 contre Israël, est soudainement envahi par l’armée israélienne sans aucune raison valable. Le Conseil de sécurité a adopté, le 19 mars, la résolution 425 qui “demande à Israël de cesser immédiatement son action militaire contre l’intégrité territoriale du Liban et de retirer, sans délai, ses forces de tout le territoire libanais”. En juin 1982, Israël envahit de nouveau le Liban, sous prétexte qu’un Palestinien a attaqué son ambassadeur à Londres, le blessant grièvement. L’armée israélienne parvenait, cette fois, jusqu’à Beyrouth, qu’elle bombardait et assiégeait durant plus de soixante jours, la privant d’eau et d’électricité, causant 6 775 morts et plus de 30 000 blessés (Les crises du Liban, Institut français de polémologie, p.88). Le Liban vit, aujourd’hui et depuis 1976, sous la domination syrienne à l’exception du Sud, occupé par Israël depuis 1978. M. James Baker, pas plus que M. Kissinger, ne semble se préoccuper du sort du Liban. Pour la quatrième fois, il visite Israël, le Jordanie, la Syrie et l’Égypte, mais évite de se rendre au Liban qu’il considère, sans doute, comme étant, déjà, grâce aux accords de Taëf, une province syrienne. On pourrait penser que Washington voudrait offrir le Liban-Sud à Israël pour lui permettre d’irriguer le Neguev grâce aux eaux du fleuve Litani, qui est libanais, et pour pouvoir accueillir et loger les centaines de milliers de juifs soviétiques. On pourrait croire, aussi, qu’en guise de récompense pour sa participation à la guerre du Golfe, Washington autoriserait la Syrie à réaliser son vieux rêve d’unité syrienne, qui remonte au mandat français. Si les États-Unis, si la France, si le Conseil de sécurité voulaient réellement sauvegarder l’intégrité, l’indépendance, la souveraineté du Liban dans ses frontières internationalement reconnues, ils se doivent de faire application du chapitre VII de la Charte de l’Onu, comme ils l’ont fait pour sauver le Koweït, afin de contraindre Israël à se retirer du Liban-Sud, ce qui entraînerait le retrait de l’armée syrienne du reste du Liban. La libération du Liban ne doit pas dépendre du règlement des conflits palestino-israélien et arabo-israélien. Le Liban n’est concerné que par la résolution 425 et par la convention d’armistice libano-israélienne de mars 1949, qui est toujours en vigueur. À moins qu’il ne soit écrit que le Liban doive être sacrifié sur l’autel du nouvel ordre mondial pour le triomphe de l’expansionnisme de ses deux voisins...».
De Paris où il se trouve, le Amid du Bloc national, M. Raymond Eddé, nous prie de reprendre le texte d’un article intitulé «De Henry Kissinger à James Baker» qu’il avait publié dans les colonnes de L’Orient-Le Jour en date du 4 mai 1991 et qu’il estime être à nouveau d’actualité. Dans cet article, M. Eddé rappelait que le Liban n’est concerné, au niveau des...