Communautés - Neuvième congrès du Conseil des Patriarches catholiques d'Orient début novembre Faire l'Histoire plutot que la subir

À la veille du troisième millénaire, le Conseil des patriarches catholiques d’Orient ( CPCO) tiendra son neuvième congrès du mercredi 3 au samedi 6 novembre , au siège patriarcal maronite de Bkerké. Le congrès sera essentiellement consacré à l’évaluation du premier Congrès des patriarches et évêques catholiques d’Orient, qui s’est tenu du 9 au 20 mai dernier au Liban, et à la mise en application de ses recommandations historiques. Centré sur la «coordination» entre les Églises catholiques d’Orient, ce congrès avait débouché sur la recommandation en faveur de la création d’une «fédération» entre les Assemblées des patriarches et évêques catholiques d’Orient. La fédération prévue serait dotée d’un organisme exécutif relevant du CPCO comprenant des représentants des Églises membres . Sa tâche consisterait à veiller à l’application des recommandations du congrès, à la coordination entre les diverses commissions qui en émaneraient et à la préparation d’autres congrès. Une lettre pastorale Comme il est désormais de tradition, les patriarches publieront, à l’issue de leur congrès de novembre, une «lettre pastorale» basée sur les «propositions» élaborées au cours de la rencontre de mai dernier. La lettre pastorale reflétera le désir de «coordination» qui s’est fait jour, malgré les pesanteurs et les résistances, mais dont la nécessité apparaît de plus en plus évidente, si l’Église souhaite faire l’Histoire, plutôt que la subir. Les Églises font en effet face à un mouvement d’émigration inquiétant qui vide plus ou moins rapidement certains pays d’Orient de leurs chrétiens, ainsi qu’à des difficultés de nature économique, sociale ou religieuse qui appellent de leur part une réponse commune. L’émigration a par ailleurs contribué au renforcement de la présence des Églises orientales dans les pays occidentaux, créant avec les autorités ecclésiastiques présentes dans ces pays, et d’abord avec l’Église romaine, un conflit d’autorité. Le Congrès des patriarches et évêques catholiques a notamment recommandé qu’une action soit menée afin que l’autorité des patriarches catholiques d’Orient s’étende à tous leurs fidèles, où qu’ils se trouvent . Dans un monde en mutation, les patriarches et évêques catholiques avaient également pris conscience de la nécessité d’une «nouvelle évangélisation», c’est-à-dire, entre autres, d’une présentation de l’Évangile qui passe par l’utilisation des médias, par la cohérence entre la foi et le témoignage des chrétiens, la réforme de la liturgie et la lecture de la Bible, la valorisation de la doctrine sociale de l’Église, la défense des droits de l’homme et la participation à la citoyenneté, la promotion du rôle des laïcs et de la femme, la défense de la famille. Enfin, fidèles à une prise de conscience qui remonte à leur premier congrès («En Orient, nous serons chrétiens ensemble, ou nous ne serons pas»), les patriarches avaient affirmé clairement leur engagement à rechercher l’unité visible avec les autres Églises. Dans une de leurs propositions, ils avaient décidé en particulier , en réponse à un vœu du pape , de «former une commission théologique chargée de clarifier les modalités d’exercice de la mission de l’Évêque de Rome au service de la communion des Églises». Dans leur un souci d’unité, comme en réponse à une profonde aspiration des fidèles de toutes les communautés, les Églises catholiques d’Orient avaient décidé aussi d’œuvrer à l’unification de la date de Pâques. Traduction concrète de ce souci œcuménique, et comme il est désormais de coutume, deux séances du 9e congrès du CPCO seront consacrées à une rencontre avec les patriarches orthodoxes. Celle-ci aura lieu le jeudi 4 novembre et servira à l’examen de questions pastorales communes. Les séances du congrès se tiendront à huis clos et un communiqué final sera publié samedi 6 novembre, à l’issue des travaux.