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Actualités - OPINION

Opinion Mise en examen et mise à l'abri

On n’a pas fini de lire, dans la presse de France et d’ailleurs, que tel personnage important a été «mis en examen». Cette expression est une façon édulcorée de dire «mis en accusation». On se souvient du cas d’un ministre du Cabinet Balladur, de surcroît député-maire de Grenoble, qui a été mis en examen, et à qui le Premier ministre a immédiatement demandé de démissionner. Au Liban, les choses se passent plutôt en douceur : bien avant qu’on n’en arrive à l’inculpation, et pour parvenir à une simple convocation devant le procureur, toute une procédure doit être enclenchée dès qu’il s’agit d’un député. Car une fatwa du président de la Chambre a décidé qu’il faut préalablement lever l’immunité parlementaire de l’intéressé... même s’il s’agit de détournements et de dilapidations de fonds publics, délits de droit commun déjà révélés par les enquêtes : tout le monde connaît le cas. Va pour la procédure de la fatwa ! Un dossier accablant est envoyé au Parlement. Des semaines et des mois passent. L’opinion, déjà échaudée par toutes les découvertes de malversations révélées depuis un an, attend enfin le déclenchement de la procédure, d’autant qu’il s’agit d’un dossier intéressant la santé (incinération de déchets). Enfin, lorsque le chef du Législatif – ne pouvant plus laisser traîner les choses indéfiniment – évoque la question au Parlement pour faire lever l’immunité du député en question, le clan de l’intéressé se lève pour boycotter la séance. Pour les retenir, on trouve une finasserie de procédure permettant de surseoir à la décision. Et l’affaire est instantanément renvoyée sine die, «autant dire qu’elle a été renvoyée aux calendes grecques», commente le chroniqueur de L’Orient-Le Jour (édition du 15 octobre). Ainsi, au lieu d’être «mis en examen», notre homme est «mis à l’abri». Exemple édifiant d’une certaine classe politique. Ce dénouement représente sans doute un vrai soulagement pour des «collègues» qui se sentent maintenant à l’abri de toute tracasserie du même ordre. Le bon La Fontaine pourrait en faire une fable, sans oublier d’en tirer une morale de circonstance, comme il en a l’habitude.
On n’a pas fini de lire, dans la presse de France et d’ailleurs, que tel personnage important a été «mis en examen». Cette expression est une façon édulcorée de dire «mis en accusation». On se souvient du cas d’un ministre du Cabinet Balladur, de surcroît député-maire de Grenoble, qui a été mis en examen, et à qui le Premier ministre a immédiatement demandé de...