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Actualités - ANALYSE

Budget- Satisfecit de Baabda au gouvernement Les chiffres laissent les parlementaires sceptiques

Le président Émile Lahoud ne tarit pas d’éloges sur le travail accompli par le gouvernement en matière de budget. Le chef de l’État félicite le Cabinet pour la transparence du texte, la compression du déficit, la mobilisation des disponibilités financières à des fins socio-économiques, les efforts consentis pour attirer les investisseurs… Encore une fois le gouvernement bénéficie du soutien, comme du prestige, de la présidence. Mais il devra, lors de l’application, répondre à l’attente du chef de l’État. En termes concrets, le vrai problème c’est le manque de rentrées pour le Trésor. Ce handicap est si lourd que la compression des dépenses ne peut en compenser la millième partie. «Certes, dit un député qui n’est ni loyaliste ni systématiquement opposant, il faut réduire la dépense publique d’une manière drastique, en supprimant des crédits administratifs ainsi que tous les projets dont la transparence reste douteuse. Le gouvernement nous indique qu’en se serrant bien la ceinture, il compte limiter le budget à 8 525 milliards de livres libanaises. Et il promet des recettes de l’ordre de 5 435 milliards de LL, pour cantonner le déficit à 36,25 %. Il faut espérer qu’il pourra tenir parole. Mais au vu des résultats de cette année, on peut rester sceptique. Car les rentrées effectives de l’État ont été de loin inférieures à ce que le gouvernement avait prévu». Améliorer la perception Ce parlementaire souligne que «le gouvernement renonce à des surimpositions fiscales, comme sur l’essence ou sur le chiffre d’affaires, qui auraient provoqué une forte grogne populaire. Il a sans doute raison, mais alors d’où va-t-il apporter un surplus d’argent ? En fait, s’il pouvait simplement améliorer la perception de ce qui lui est dû, il couvrirait sans doute une bonne partie de la différence. Mais justement, cet effort, il en semble incapable, car il n’a pas assez de force politique. On demandera : mais que vient faire la politique dans de telles questions techniques. Eh bien, c’est simple : sans autorité politique un gouvernement, comme c’est le cas aujourd’hui, ne peut pratiquement rien percevoir de régions comme le Sud ou la Békaa et de même il ne peut taper sur la table pour empêcher les entreprises de frauder le fisc. Ce député rappelle également que le président Lahoud, abordant la question de la crise sociale, a souligné que les contribuables appelés à la rescousse ont le droit de savoir avec précision quelle stratégie financière et économique le gouvernement compte suivre notamment dans le domaine fiscal qui doit être équitable, le démuni ne devant pas payer pour le nanti. «Or, enchaîne cette source parlementaire, le gouvernement n’est pas au diapason de la pensée sociale du régime. Il continue à faire porter le poids de la fiscalité aux classes moyennes ou défavorisées, à travers une imposition indirecte bien plus lourde que l’imposition directe qui met plus les fortunés à contribution. De même, on ne voit pas en quoi le gouvernement applique les recommandations sociales du président Lahoud qui les a résumées dans cette sentence de son discours d’investiture : “Il ne faut pas que la pauvreté fasse barrière à l’instruction, à l’emploi et à la santé”. Cette année, il n’y a pas eu d’effort spécial dans ce sens de la part du gouvernement. Et l’année prochaine ne s’annonce pas meilleure. Les crédits prévus pour les projets sociaux nouveaux sont insignifiants. Et il n’est même pas certain qu’on les débloque et les mette en œuvre. Car on serait tenté de les pomper pour limiter les dégâts du côté du déficit budgétaire».
Le président Émile Lahoud ne tarit pas d’éloges sur le travail accompli par le gouvernement en matière de budget. Le chef de l’État félicite le Cabinet pour la transparence du texte, la compression du déficit, la mobilisation des disponibilités financières à des fins socio-économiques, les efforts consentis pour attirer les investisseurs… Encore une fois le gouvernement...