Timor - Westfor, le nouveau déploiement de troupes, pourrait durer plusieurs mois L'Interfet lance une opération massive

L’Interfet a annoncé un renforcement massif de son opération dans l’ouest du Timor-Oriental, où trois accrochages entre membres de la force internationale et des miliciens pro-indonésiens ont eu lieu ces derniers jours, pour tenter d’en déloger ces miliciens qui continuent de terroriser la population. Ce nouveau déploiement signifie que près de la moitié de la force mandatée par les Nations unies, soit 3 000 hommes sur plus de 6 000, sera désormais engagée dans les régions très inhospitalières de jungle épaisse proches de la frontière avec le Timor-Occidental. Cette nouvelle opération, qui implique l’envoi de 2 000 hommes en l’espace de «quelques jours», pourrait durer «plusieurs mois», a indiqué le brigadier australien Mark Evans, en annonçant ce nouveau déploiement de troupes baptisé Westfor. Elle intervient au moment de l’annonce d’un nouvel accrochage au nord-ouest de Suai, entre l’Interfet et une quinzaine de miliciens. Un milicien a été tué à la suite de cet accrochage pendant l’intervention d’une force d’extraction rapide héliportée, a précisé le colonel Mark Kelly. Un nouvel incident a eu lieu dimanche, toujours dans l’ouest du territoire, et deux miliciens ont peut-être été blessés par l’Interfet, qui a répliqué à des tirs, selon ce porte-parole. «Nous espérons que la nouvelle opération rendra les miliciens à la raison et leur fera comprendre où se trouve leur meilleur intérêt», a souligné le brigadier Evans. Westfor implique la mobilisation d’hélicoptères de combat, de transporteurs de troupes et de véhicules blindés qui convergent en convois serrés depuis dimanche matin sur la frontière avec le Timor-Occidental. Westfor, a-t-on expliqué de source militaire, représente un renforcement de l’opération Lavarack lancée dans la même région il y a dix jours avec la participation de 1 000 hommes. «Nous serons engagés au cours des semaines et des mois à venir dans des opérations de désarmement afin que la population ne soit plus intimidée et puisse vivre en paix», a précisé le brigadier Evans. «Les miliciens mènent actuellement des opérations au Timor-Oriental et nous nous attendons à ce que d’autres traversent la frontière», a-t-il indiqué avant d’affirmer : «Nous sommes prêts à tout». Mais il s’est refusé à commenter des rapports sur la présence d’officiers de l’armée indonésienne qui entraîneraient actuellement plusieurs milliers de miliciens dans la ville d’Atambua, au Timor-Occidental, pour préparer des offensives. Des forces britanniques, dont les fameux Ghurkas, et néo-zélandaises seront notamment engagées aux côtés des Australiens dans cette opération qui devrait s’avérer particulièrement difficile car coïncidant avec le début de la saison des pluies.