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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Loi électorale - Des leaders chrétiens se prononcent R. Eddé pour la circonscription uninominale, Aoun sceptique

La loi électorale en cours d’examen alimente de plus en plus les prises de position sur la scène politique, notamment chrétienne, à Beyrouth comme à Paris. Alors que le Amid du Bloc national Raymond Eddé, qui doute de la possibilité d’élections «libres», se prononce néanmoins pour une circonscription uninominale, le général Michel Aoun, lui, demeure sceptique et considère que le scrutin sera destiné à «garantir une représentation syrienne». D’autres personnalités chrétiennes, à Beyrouth, se sont prononcées pour la circonscription réduite. De Paris où il se trouve, M. Raymond Eddé, Amid du Bloc national, nous fait parvenir la déclaration suivante au sujet de la loi électorale en gestation : «Depuis plusieurs années, le gouvernement et le peuple libanais se soucient de la future loi électorale. «Tout d’abord, j’estime que, tant que le pays est occupé par Israël au Liban-Sud et dans la Békaa-Ouest et que 35 000 (sauf erreur) soldats syriens se pavanent sur notre territoire national, les élections ne peuvent être libres. «Néanmoins, j’estime que notre loi électorale, pour qu’elle soit réellement représentative de la volonté du peuple libanais, doit être semblable à la loi française et à la britannique qui instituent le scrutin uninominal. Nous devons imiter ces deux peuples qui depuis longtemps respectent la démocratie. «Le Liban doit donc adopter le scrutin uninominal. «Ainsi, je prends, comme exemple, le “caza de Jbeil” qui comprend trois candidats : deux maronites et un chiite. Il serait divisé en trois circonscriptions : l’une au “Sahel” qui comprendrait la ville de Jbeil et les villages environnants. Le ou les candidats seraient maronites et élus par des sunnites et des chiites. L’autre au “Wassat”, c’est-à-dire au centre de la région de Jbeil où se trouvent des villages chiites et dont le ou les candidats seraient chiites, élus par des maronites. La troisième circonscription comprendrait les villages du Haut Jbeil. Le ou les candidats seraient maronites. «Chaque circonscription devrait comprendre autant que possible le même nombre d’électeurs. «En adoptant ce projet, le président Émile Lahoud aurait prouvé qu’il tient réellement à la sauvegarde de la démocratie». De son côté, le général Michel Aoun, dans son texte hebdomadaire sur Internet, a exprimé hier son scepticisme quant à la prochaine loi électorale, estimant que celle-ci sera caractérisée par «un déséquilibre délibéré destiné à garantir une représentation syrienne authentique au sein du Parlement libanais». Il s’en prend tout particulièrement à ceux qui, tout en partageant son point de vue sur la nécessité du «retrait de toutes les forces étrangères du Liban et sur les déviations (de la loi électorale), contribuent par leur comportement à faciliter l’adoption d’une telle loi». Le président de la Ligue maronite Pierre Hélou a pour sa part indiqué, à l’issue d’une rencontre avec le patriarche Nasrallah Sfeir, que ce qui comptait le plus pour la Ligue, «c’est que la loi électorale soit adoptée le plus rapidement possible». Rappelant que la Ligue s’était prononcée, dans le cadre de la Rencontre chrétienne, pour une circonscription «plus petite que le mohafazat et plus grande que le caza», M. Hélou a souligné que «l’essentiel, c’est l’adoption d’une loi juste». «Jusqu’à ce jour, on ne connaît pas la date à laquelle cette loi sera promulguée», a-t-il dit. L’ancien député Fouad el-Saad, également reçu par le patriarche Sfeir, a écarté l’éventualité de l’adoption d’une loi électorale avant le mois de mars prochain, et s’est prononcé contre la circonscription étendue, celle-ci empêchant selon lui une «représentation authentique» de l’électorat. «Il s’agit d’une altération de la démocratie», a-t-il souligné. Nadim Salem, député de Jezzine, a, lui aussi, exprimé sa préférence pour la circonscription réduite. Pour lui, cela ne contredirait pas les accords de Taëf, puisque ceux-ci prévoient l’adoption du mohafazat comme circonscription, mais seulement après la révision de ces divisions administratives. S’exprimant dans une interview à la LBC, M. Salem a expliqué que selon Taëf, il pourrait ainsi y avoir 20 ou 26 «mohafazats», comme il pourrait y en avoir cinq ou six. «J’estime que dans les grandes circonscriptions, le citoyen n’élit pas véritablement la personne qu’il souhaite», a-t-il estimé. Pour lui, les circonscriptions petites ou moyennes sont de nature à «améliorer la représentation». «Si nous souhaitons la participation de toutes les parties, il nous est possible de l’obtenir par l’adoption de la circonscription moyenne, qui assure l’intégration nationale et l’interaction communautaire». M. Salem s’est en outre dit convaincu qu’«au moins 80 % des Libanais» étaient en faveur de la circonscription réduite, «afin qu’ils conservent des liens» avec leurs représentants. «Ce n’est pas la petite circonscription qui favorise le discours confessionnel. Ce qui s’est produit dans le passé n’était pas dû à la taille réduite des circonscriptions, mais à la présence palestinienne qui a fini par modifier le discours politique», a-t-il ajouté, en indiquant qu’il allait se représenter aux élections.
La loi électorale en cours d’examen alimente de plus en plus les prises de position sur la scène politique, notamment chrétienne, à Beyrouth comme à Paris. Alors que le Amid du Bloc national Raymond Eddé, qui doute de la possibilité d’élections «libres», se prononce néanmoins pour une circonscription uninominale, le général Michel Aoun, lui, demeure sceptique et...