Exposition interactive - Du 5 au 15 octobre Corniche 1999, ou l'art face à la mer(photo)

Invasion culturelle de la Corniche du Phare (Manara), du 5 au 15 octobre. Le spectacle sera là, fixe ou vivant, en direct, à la portée de tous les promeneurs. C’est ce qu’a annoncé l’Association libanaise pour les arts plastiques Ashkal Alwan au cours d’une conférence de presse, hier, à l’hôtel Riviera. En présence de Mlle Christine Tohmé, présidente d’Ashkal Alwan ; de M. Ghassan Abouchacra, représentant le ministère de la Culture et de l’Enseignement supérieur ; de M. Mohammed Kabbani, président du Comité de Aïn el-Mreyssé et de Mlle Roula Ajouz, représentant la municipalité de Beyrouth. Depuis sa création en 1995, l’association Ashkal Alwan s’est attelée à amener l’art au public plutôt que d’attendre que le public y vienne. Après ses deux premières expositions de sculptures dans les jardins publics de Sanayeh puis de Sioufi, l’association s’intéresse aujourd’hui à la Corniche de Manara. Quinze artistes libanais et sept danois participent au projet Corniche 1999 . Sur le tronçon allant de la mosquée Abdel Nasser à l’hôtel Riviera, ils présenteront leurs sculptures, leurs installations ou leurs performances. En plein air, sur terre ou… dans l’eau ! La réalisation Corniche 1999 a coûté 50 000 $ et n’aurait pas été possible sans le soutien de l’État mais aussi celui de nombreuses sociétés privées. «Cet événement a été conçu pour la corniche», souligne Christine Tohmé. «Il ne conviendrait pas ailleurs. Nous avons travaillé en fonction de la réalité du lieu, avec son chaos, son vacarme, sa foule», ajoute-t-elle. «Nous nous sommes adaptés à cet environnement, car il n’était pas question de “troubler” les promeneurs en leur barrant le trottoir par des obstacles». Les artistes danois Mais qui donc sont les sept artistes danois qui participent à Corniche 1999 ? Gorm Biering-Sorensen, Bente Biering-Sorensen, Peter Loholt, Lone Rasmussen, Khaled Ramadan, Stine Hoxbroe et Amal Bohsali font tous partie d’un même groupe, Konglomerat , qui réunit des architectes, sculpteurs, peintres ou graphistes danois. L’été dernier, le public libanais à eu l’occasion de les voir à l’œuvre, dans le centre-ville, où ils ont réalisé en direct une toile géante. Konglomerat s’intéresse avant tout à l’art interactif. Celui qui interpelle le passant, qui lui fait se poser des questions, qui le pousse à réagir. Un dénominateur commun donc, et principal, avec Ashkal Alwan , et qui rendait intéressant leur collaboration. Le contact entre les deux associations a été établi par le biais de la galerie d’art Agial, et le séjour des artistes organisé en collaboration avec l’ambassade du Danemark et l’auteur et critique d’art César Nammour. Deux œuvres resteront sur place Pour la partie Liban, les participants sont Nasser el-Soumi (invité d’honneur) ; Nagi Assi, Rabih Zeydan, Chérine Fahd, Silia Abou Arbid, Samer Chalfoun, Rana Haddad, Pierre Hage Boutros, Tony Chakar et Akram Zaatari (artistes sélectionnés à la suite d’un concours) ; et Nelly Chemaly, Ghassan Maasri, Mohamed Chamseddine, Nabil Hélou et Marwan Rechmaoui (artistes invités). À signaler que deux œuvres, l’une de Silia Abou Arbid (La mangeoire d’oiseaux), l’autre de Rabih Zeydan (Ailis), ne seront pas récupérées par les artistes à l’issue de Corniche 1999 . Elles resteront sur place en permanence et feront désormais partie du paysage… «Interaction» sera donc le maître mot du nouveau projet d’Achkal Alwan qui mise beaucoup sur la participation du public. «Nous installerons un centre d’information près de l’hôtel Riviera», indique Christine Tohmé. «Là, les plus curieux pourront retirer diverses brochures et poser toutes les questions qu’ils désirent». Par ailleurs, les artistes eux-mêmes assureront une présence permanente, en se relayant. Le public pourra donc entrer en contact avec eux, à toute heure. La nuit, des gardiens veilleront à la sécurité des sculptures et des installations. À travers les œuvres d’art de Corniche 1999 , les visiteurs devront également tenter de capter différents messages – écologiques ou autres –, lancés par les artistes. Rendez-vous donc sur la Corniche de Manara. Pour découvrir de nouveaux horizons aux arts plastiques. Natacha SIKIAS