Séminaire - L'ESCWA passe au crible les ressources hydrauliques La coopération arabe dans le domaine de l'eau est vitale

Harmoniser les normes relatives à l’environnement en matière de ressources hydrauliques, protéger et gérer les richesses en eau dans la région, notamment les oueds, et promouvoir la coopération des pays arabes dans ce domaine, tels sont les thèmes de la réunion d’experts et du séminaire tenus à l’Escwa (Commission économique et sociale pour l’Asie de l’Ouest). Séminaire et réunion d’experts sont organisés conjointement par l’Escwa, le bureau de l’Unesco basé en Égypte, l’Alecso (l’Organisation de la Ligue arabe pour l’éducation, l’économie et les sciences), ainsi que le Comité national libanais de l’hydrologie (relevant du CNRS). La séance inaugurale s’est tenue hier sous le patronage du ministre des Ressources hydrauliques et électriques, M. Sleimane Traboulsi. Présentant l’organisme qu’il dirige, le président du Comité national libanais de l’hydrologie, M. Samir Maksoud, a indiqué que «le comité a été fondé en 1996 sur une base de volontariat ; ce n’est qu’en août 1999 qu’un budget spécial mais réduit a été assuré». «Nous avons pour but, a-t-il poursuivi, d’aider le gouvernement libanais a participer au Programme mondial de l’hydrologie mis en place par l’Unesco». Ce projet à long terme vise à aider les pays de la planète à gérer leurs ressources hydrauliques. Mettre en place une base de données relatives aux avoirs en eaux est nécessaire pour ce genre de travail. M. Georges Tohmé, président du CNRS (Centre national pour la recherche scientifique) et président de la Commission nationale de l’Unesco, a pour sa part mis en garde «contre la désertification qui est due essentiellement (au Liban) à la mauvaise utilisation des nappes phréatiques». Évoquant les travaux du CNRS dans le domaine hydraulique, il a indiqué que «l’organisme œuvre pour déterminer les sources d’eau douce, situées au-dessous du niveau de l’eau salée sur le littoral libanais, pour recenser la quantité des eaux souterraines emmagasinées dans les couches calcaires, et pour établir une banque de données complète relative aux ressources hydrauliques du Liban». Quant à M. Bahloul Eliagoubi, directeur des Programmes scientifiques au sein de l’Alecso, il a souligné «l’importance de la coopération entre les différents organismes régionaux pour promouvoir le programme mondial de l’hydrologie». «Cependant, l’apport des gouvernements dans ce domaine est nécessaire pour la réussite de tels projets», a-t-il poursuivi. C’est Mme Mariam Awadhi, vice-secrétaire exécutive de l’Escwa, qui a donné lecture du message de M. Hazem Béblaoui, secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l’Asie de l’Ouest. Indiquant que «beaucoup de ressources hydrauliques dans la région sont situées sur des bandes frontalières», elle a souligné que «la mise en place de normes communes entre les pays de l’Asie de l’Ouest est plus que jamais nécessaire». «Une harmonisation des normes dans le domaine de l’eau devrait s’accompagner d’un changement de la législation sur les plans national et régional», a-t-elle ajouté. M. Traboulsi a pour sa part indiqué que «l’Europe reçoit 74 % des précipitations du bassin méditerranéen, le reste est réparti sur les côtes asiatique et africaine de la zone». «La pénurie d’eau dans la région pourrait déclencher des guerres et des conflits», a-t-il dit. Et de souligner que «non seulement il faut rationaliser l’utilisation des ressources hydrauliques, il est nécessaire également de préserver les nappes phréatiques de la pollution». Séminaire et réunion d’experts se poursuivront jusqu’à vendredi, à la Maison des Nations unies, place Riad el-Solh.