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Actualités - DISCOURS

Nations Unies - Les dernières déclarations israéliennes ne présagent rien de bon Hoss : l'implantation, une menace pour la sécurité du P-O

Devant les représentants des États membres de l’Organisation des Nations unies (Onu), le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, a réaffirmé hier le refus catégorique du Liban d’implanter sur son territoire les réfugiés palestiniens, précisant que l’installation définitive de ces réfugiés dans les pays d’accueil provisoire constitue «une menace pour la paix et la stabilité du Proche-Orient». Le discours prononcé hier par M. Hoss lors de la 54e Assemblée générale de l’Onu s’articulait autour de deux grands thèmes : la paix au Proche-Orient et les relations internationales à la lumière du projet de restructuration des Nations unies. Le chef du gouvernement s’est lancé dans une rétrospective détaillée des agressions israéliennes depuis 1978, rappelant à ce sujet que la résolution 425, votée par le Conseil de sécurité il y a 21 ans est restée lettre morte. «Après l’invasion de 1982 et le retrait partiel de ses troupes, Israël s’est livré à une politique de terre brûlée, a-t-il dit. Il a bombardé par terre, par mer et par air des dizaines de villages libanais en juillet 1993. Cette attaque a provoqué d’importantes destructions, a fait 250 morts et a jeté sur les routes de l’exode 300 mille habitants du Liban-Sud. Israël a de nouveau eu recours à la politique des bombardements et de la destruction en avril 1996. 102 personnes, pour la plupart des femmes, des enfants et des vieillards, sont mortes lors du massacre délibéré de Cana. Elles avaient trouvé refuge dans une tente de la Finul». «La conséquence de cette attaque a été la conclusion d’un cessez-le-feu et d’un accord censé protéger les civils, a encore dit M. Hoss. Il est connu sous le nom d’arrangement d’avril (…). Mais cela n’a pas empêché Israël de poursuivre ses agressions et de commettre des violations répétées des clauses de cet accord. Les derniers raids israéliens dirigés contre l’infrastructure et contre les civils dans la nuit du 24-25 juin se sont soldés par la destruction de deux centrales électriques. Cela a replongé les Libanais dans le noir et a perturbé les déplacements. Sans oublier les morts tombés dans les bombardements». Le droit à la résistance M. Hoss s’est aussi longuement étendu sur le sort des détenus libanais dans les prisons israéliennes «qui sont utilisés comme otage et monnaie d’échange selon les aveux mêmes de la Cour suprême d’Israël». Aussi, le Liban réaffirme-t-il le droit de réclamer des indemnisations pour tous les dégâts qu’il a subis depuis des années et demande la mise en œuvre immédiate et sans condition de la résolution 425 ? «En attendant la réalisation de cet objectif, il est tout à fait naturel que le peuple libanais se solidarise avec la résistance et réaffirme son attachement à la légitimité de cette résistance contre l’occupant», a ajouté le président du Conseil. Concernant le processus régional, M. Hoss a déclaré que le Liban «est naturellement engagé dans la voie du règlement pacifique du conflit du Proche-Orient». «Le Liban est disposé, dans le cadre de son attachement à la concomitance des deux volets, à reprendre les négociations au point où elles s’étaient arrêtées en 1996 et conformément aux principes énoncés à la conférence de Madrid en 1991, a-t-il dit. L’objectif ultime étant d’aboutir à une paix juste, permanente et globale basée sur les résolutions de la légalité internationale. Cela n’empêche que le Liban reste attaché à la 425 qui ne stipule aucune négociation entre les différentes parties, mais appelle Israël d’une manière claire à se retirer sans condition et immédiatement des territoires libanais». «Alors qu’apparaissent de nouveaux horizons pour une reprise des négociations, a poursuivi le chef du gouvernement, les dernières déclarations des responsables israéliens ne présagent rien de bon. Ces propos ne traduisent pas la bonne foi supposée et ne laissent pas transparaître une réelle volonté de paix chez les Israéliens. Cela nous conduit à regarder avec beaucoup de prudence les conditions d’une reprise du processus de paix, du moins dans la période actuelle. Cette intransigeance est très bien exprimée dans les déclarations du Premier ministre israélien Ehud Barak, notamment ses “non” : non au retrait jusqu’aux frontières de 1967, non au démantèlement des colonies, non au retour des réfugiés palestiniens. M. Barak a réaffirmé sa position concernant le problème des réfugiés lors de ses entretiens avec le président Bill Clinton quand il a exclu le retour des personnes exilées et a appelé à leur installation dans les pays où ils se trouvent aujourd’hui». «Les impératifs de la paix sont très loin des “non” de M. Barak, a ajouté M. Hoss. Ces impératifs découlent du principe de la justice et de la légalité internationale qui appelle au retrait des forces israéliennes du Liban selon les dispositions de la résolution 425, à la restitution de la totalité du Golan syrien jusqu’aux frontières du 4 juin 1967 comme cela avait été convenu lors de précédentes négociations et à l’octroi au peuple palestinien de tous ses droits, notamment son droit à l’autodétermination, à l’édification de son propre État avec Jérusalem pour capitale et au retour des réfugiés chassés de leur terre en Palestine». «À cette occasion, a précisé le président du Conseil, le Liban souligne que le processus de paix ne sera pas complet et la paix ne durera pas s’il n’est pas permis aux réfugiés palestiniens, dont ceux qui ont été accueillis par le Liban par centaines de milliers, de retourner sur leur terre et dans leurs foyers». «Du haut de cette tribune internationale, a déclaré M. Hoss, nous exprimons l’unanimité du peuple libanais à rejeter catégoriquement l’implantation des Palestiniens. Cette unanimité est consacrée dans la Constitution qui représente le principal fondement de l’entente nationale. Le Liban met en garde contre les dangers que représente le fait de traiter la question des réfugiés sous un angle social et économique en occultant sa dimension politique. L’unanimité des Libanais rejoint celle des réfugiés palestiniens qui sont déterminés à rentrer chez eux. Nous appelons donc la communauté internationale à assumer ses responsabilités de manière à trouver une solution juste et équitable réglant définitivement le problème des réfugiés en prenant en compte les principes internationaux. Cela a bien été appliqué au Kosovo. L’implantation, rejetée aussi bien par les Libanais que par les Palestiniens, constitue une menace pour la sécurité et la stabilité du Proche-Orient». Les relations internationales M. Hoss a par ailleurs déclaré que le Liban demeure attaché au rôle des États-Unis et de la Fédération de Russie dans le processus de paix et met l’accent sur l’importance «d’un rôle efficace de l’Europe et notamment de la France sur les plans politiques et du développement». Il a d’autre part exprimé le soutien du Liban aux revendications du Koweït concernant la libération des ressortissants koweïtiens emprisonnés en Irak pendant la guerre du Golfe. Le chef du gouvernement a par ailleurs évoqué la nécessité de restructurer l’Onu conformément au projet présenté par le secrétaire général Kofi Annan en 1997 «de manière à permettre à l’organisation de s’adapter au nouveau système des relations internationales dans ses dimensions politiques, sociales et économiques». «Le Liban a toujours été à l’avant-garde du progrès dans les différents domaines, a-t-il dit. Il fait ainsi le nécessaire pour adhérer à l’Organisation mondiale du commerce. Il est d’ailleurs en train de développer son économie et de rationaliser ses finances afin qu’elles soient en harmonie avec les critères de l’OMC. Il accorde aussi un intérêt particulier aux questions de l’environnement et il a d’ailleurs créé un ministère spécifique (…)». Après la fin de son discours, M. Hoss devait rencontrer le président algérien Abdel Aziz Bouteflika et l’envoyé spécial européen au Proche-Orient, Miguel Angel Moratinos. Il avait auparavant eu un entretien avec l’archevêque de New York, le cardinal John O’Connor qui a exprimé son intention de visiter le Liban.
Devant les représentants des États membres de l’Organisation des Nations unies (Onu), le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, a réaffirmé hier le refus catégorique du Liban d’implanter sur son territoire les réfugiés palestiniens, précisant que l’installation définitive de ces réfugiés dans les pays d’accueil provisoire constitue «une menace pour la paix et la stabilité du...