Le projet d'amnistie de Nadim Salem

Nadim Salem, ancien ministre et député, souhaite présenter une nouvelle proposition de loi d’amnistie lors de la prochaine session ordinaire du Parlement. Ce projet concerne tous les miliciens de l’ALS, ceux qui ont servi à Jezzine et qui se sont livrés à la justice, ceux encore actifs dans la bande frontalière. Il propose trois options : amnistier tous les détenus et donner une possibilité d’amnistie à ceux qui sont encore membres de la milice et qui se rendraient dans un délai de trois mois passé l’adoption de la loi. À la différence de la proposition élaborée par le Hezbollah en 1997, les officiers sont aussi concernés par l’amnistie. La seconde option consisterait à ramener la peine minimale d’un an à trois mois. Dernière option enfin : la promulgation d’un décret présidentiel amnistiant tous les détenus déjà condamnés. L’argument est simple : «Si les miliciens qui ont rejoint l’ALS par conviction doivent être jugés en tant que collaborateurs, fait valoir M. Salem, ceux qui ont collaboré pour faire vivre leur famille et ceux qui ont été enrôlés de force constituent deux catégories à part qui ne devraient pas être condamnées en raison de l’absence de l’État dans ces régions. Par ailleurs, en s’adressant aux miliciens de la bande frontalière, quelle que soit la confession, le projet pourrait permettre l’affaiblissement de la milice». Si le député de Jezzine espère pouvoir disposer du soutien de vingt députés et se montre confiant, il y a peu de chances que le projet soit adopté. Quant à la proposition déposée par le Hezbollah, elle attend toujours d’être examinée en commission.