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Actualités - ANALYSE

Implantation - Beyrouth déterminé à lutter contre le fait accompli Plan en cinq étapes pour le règlement du problème des réfugiés

À l’occasion du sommet de la francophonie qui s’est déroulé à Moncton, le président de la République, le général Émile Lahoud, a mis en garde contre l’implantation des réfugiés palestiniens au Liban, affirmant qu’une telle initiative constituerait une bombe à retardement susceptible de réduire à néant tous les efforts de paix dans la région. Le jour de sa prestation de serment devant les députés, il avait en outre juré de respecter la Constitution qui, elle aussi, interdit toute mesure d’implantation palestinienne dans le pays. Qui plus est, le Liban est dans l’impossibilité d’assimiler des centaines de milliers de Palestiniens, étant donné sa densité de population et l’exiguïté de son territoire. À en croire une source diplomatique libanaise, le pouvoir aurait d’ores et déjà élaboré un plan destiné à lutter contre toute velléité d’implantation. Ce plan se base sur les cinq points suivants : 1- Le Liban refuse de signer la paix avec Israël tant qu’un tel accord ne prévoira pas un règlement de la situation des réfugiés palestiniens. Il considérerait alors le retrait israélien du Sud et de la Békaa-Ouest comme une simple application de la résolution 425, sans rapport avec la 242 qui, elle, stipule l’amorce de négociations avec l’État hébreu pour la réalisation d’une paix globale. Dans ce contexte, la 425 ne serait pas une garantie pour la sécurité d’Israël. Seule une paix juste et globale dans la région est susceptible de la lui assurer. 2- Beyrouth entend coordonner avec Damas ses efforts visant à résoudre le problème de l’implantation. Une position unifiée à cet égard est donc indispensable : elle impliquerait que tout retrait israélien du Liban et du Golan syrien ne constitue qu’une étape sur la voie d’un règlement définitif du conflit arabo-israélien. En effet, pour l’instauration d’une paix véritable, les belligérants doivent parvenir à un accord sur les problèmes des réfugiés, de l’eau, de l’armement… 3- Si ces questions attendent les négociations multilatérales pour être résolues, il est évident que l’évacuation par Israël des territoires arabes occupés aboutirait uniquement à une sorte de trêve, à l’exclusion de toute normalisation. 4- Le Liban et la Syrie pourraient toutefois être incapables de faire face à eux seuls au danger de l’implantation, du moment que cette affaire concerne aussi les autres pays arabes et donc l’ensemble de la communauté internationale. Beyrouth et Damas envisageraient alors sans doute de lancer un appel à la tenue d’un sommet arabe qui pourrait être suivi d’une conférence internationale visant à trouver une solution au problème de la diaspora palestinienne dans le monde. 5- En réalité, la création d’un État palestinien constituerait le remède le plus efficace et le plus radical au problème des réfugiés palestiniens. Tel est d’ailleurs l’avis de Yasser Arafat lui-même. Un État a tous les droits d’accueillir ses ressortissants et d’accorder des passeports à ceux qui résident dans des pays arabes ou étrangers. Mais en fait, c’est là où le bât blesse, car la question est de savoir si Israël admettrait la naissance d’un tel État, et si oui, dans quelles conditions. Selon la source diplomatique susmentionnée, le règlement de paix globale se ferait en deux étapes : la première serait celle des retraits, qui auraient pour corollaire la sécurité ; la deuxième serait celle de la normalisation. Mais si le processus des retraits doit s’achever en principe avant la fin de l’an 2000, une normalisation totale et définitive demanderait en revanche beaucoup plus de temps. Le Liban craint ainsi que le règlement du problème des réfugiés ne soit reporté à la seconde phase des pourparlers ou même qu’il ne soit lié à la création d’un État palestinien.
À l’occasion du sommet de la francophonie qui s’est déroulé à Moncton, le président de la République, le général Émile Lahoud, a mis en garde contre l’implantation des réfugiés palestiniens au Liban, affirmant qu’une telle initiative constituerait une bombe à retardement susceptible de réduire à néant tous les efforts de paix dans la région. Le jour de sa prestation de...