Daghestan Eltsine somme l'armée d'agir vite et fort

Le président russe Boris Eltsine a fustigé hier l’incapacité des militaires russes à mater le mouvement islamiste du Daghestan et sommé l’armée de frapper «vite et fort» pour mettre un terme à la rébellion qui secoue le Caucase russe depuis un mois. Sur le terrain, de violents échanges d’artillerie suivis de combats meurtriers ont marqué la journée d’hier. Du côté de la frontière tchétchène, les islamistes sont quasiment entrés dans les faubourgs de la ville de Khassaviourt, où les forces fédérales et les volontaires locaux ont creusé des tranchées et établi des postes de défense. Avec ses 60 000 habitants, Khassaviourt est un chef-lieu de région, dont la chute aurait probablement des conséquences psychologiques et militaires énormes pour la suite des opérations. Cependant, dans le sud du Daghestan, l’armée russe a repris du terrain et progressé dans la localité de Karamakhi. Le Kremlin, de toute évidence, souhaite éviter une répétition du scénario tchétchène. En décembre 1994, les généraux russes avaient en effet promis à Boris Eltsine de mater en quelques heures les indépendantistes de Grozny. La guerre avait duré finalement 21 mois, fortement entaché l’image de la Russie sur la scène internationale et traumatisé l’armée, battue par des guérilleros inférieurs en nombre et moins bien armés.