Francophonie - Lahoud interviendra aujourd'hui à Moncton Dialogue des cultures à Beyrouth en 2001

C’est un président Lahoud fermement décidé à faire jouer toutes les amitiés et bonnes volontés du monde de la francophonie, afin de promouvoir la cause du Liban, qui est arrivé jeudi en début d’après-midi à Moncton. Salué à sa descente d’avion par des hauts fonctionnaires du protocole canadien (lesquels se sont relayés toute la journée pour accueillir les nombreux chefs de délégations prenant part au VIIIe sommet de la francophonie) le chef de l’État a été conduit en cortège officiel à l’hôtel Delta Beauséjour, où il résidera jusqu’à la clôture des travaux, qui se dérouleront dans ce même établissement. Le chef de l’État a été précédé, comme on sait, à Moncton par les autres membres de la délégation libanaise au sommet, le ministre de l’Intérieur et ministre des Affaires étrangères par intérim Michel Murr, le ministre de la Justice Joseph Chaoul et le délégué présidentiel à la francophonie Charles Rizk, (qui devaient être rejoints, jeudi en soirée, par le ministre de la Culture Mohammed Beydoun, venant de Chicago, ils ont pris part, durant la première moitié de la semaine, aux réunions du conseil permanent de la francophonie et de la conférence ministérielle francophone, lesquelles préparent les recommandations destinées aux chefs d’ État et de gouvernements. Cette représentation à laquelle s’ajoute une cohorte de journalistes des médias officiels, illustre l’importance qu’attache l’État libanais à l’événement : importance qui ne se manifeste pas d’ailleurs à sens unique, puisque c’est à Beyrouth, en l’an 2001, qu’auront lieu les prochaines retrouvailles francophones au sommet. Le président Lahoud sera d’ailleurs un des très rares chefs de délégation à intervenir par deux fois, lors des réunions de Moncton ; c’est lui qui ouvrira ainsi, vendredi après-midi, le volet politique de la conférence : il mettra l’accent, dans son intervention, sur la nécessité de rétablir pleinement l’Onu (dont le secrétaire général Kofi Annan participe à la conférence) dans son rôle de régulateur efficace et respecté des relations internationales, pour que soient évitées les dangereuses dérives qu’offre à voir l’actuel «ordre» mondial. Dans cet ordre d’idées, le président Lahoud plaidera naturellement pour une stricte et rapide application de la résolution 425 des Nations unies relative au Liban-Sud, où la tension n’a cessé de monter ces derniers jours. À la clôture de la conférence, dimanche, c’est un discours public que prononcera M. Lahoud puisque le choix de Beyrouth pour le sommet de 2001 aura été déjà arrêté à ce moment ; le chef de l’État dira la joie et la fierté du Liban de servir de cadre à ces assises de la francophonie, ainsi que l’engagement de son gouvernement à promouvoir les valeurs défendues par la francophonie. Le président exaltera l’attachement du pays à la diversité culturelle dans l’unité et placera le sommet de Beyrouth sous le signe du «Dialogue des cultures». Le sommet de Moncton ne manquera pas, par ailleurs, de rencontres entre le président Lahoud et d’autres dirigeants présents à ce sommet. Après un bref moment de repos le chef de l’État a eu dès jeudi en début de soirée un entretien avec son voisin d’étage à l’hôtel Beauséjour, le secrétaire général de la Francophonie Boutros Boutros-Ghali, qui prononcera le discours d’ouverture de la conférence, vendredi matin à l’Université de Moncton. Samedi, le chef de l’État rencontrera le président français Jacques Chirac ; cette réunion très attendue sera l’occasion, pour les deux hommes, de lier connaissance et, aussi, de donner une impulsion nouvelle aux relations traditionnellement étroites et chaleureuses entre les deux pays, après l’inhabituelle tiédeur des derniers mois. Cette rencontre est envisagée avec confiance et optimisme par les proches du président Lahoud qui se refusent d’ailleurs à parler de malaise franco-libanais…