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Actualités - REPORTAGES

Spectacle - Aurillac XIVe Festival International de théâtre de rue II - Le Off, rue de l'émerveillement (photos)

Le festival Éclat d’Aurillac ne serait pas le même sans les compagnies de passage (ou off) qui sillonnent les rues de la ville dans de joyeuses farandoles carnavalesques. Elles offrent leurs créations, dépouillées ou impressionnantes, à même le bitume. Spectacles gratuits. Au chapeau. À votre générosité messieurs-dames (1). Pour la quatorzième édition du festival Éclat qui s’est déroulée du 18 au 21 août, la ville chef-lieu du Cantal a accueilli pas moins de 400 compagnies de passage. Qui ont réservé aux festivaliers (100 000 l’an dernier) de bonnes comme de mauvaises surprises. Car pour les spectacles off, on a l’embarras du choix. S’il est impossible de tout voir, il est possible de bien s’organiser pour voir le maximum. En s’aidant du programme du off publié quotidiennement (5 francs), et disponible dans plusieurs points de vente. Là sont notés les heures et les endroits où se produisent, chaque jour, les différentes troupes. On coche les représentations de la journée en essayant de les enchaîner en perdant le moins de temps possible. Voilà pour la quantité. Quant à la qualité, c’est une autre affaire. Il faut aller à la pêche aux commentaires, ne pas hésiter à poser des questions. Et on sera étonné de tout ce qu’on peut apprendre, rien qu’en tendant l’oreille, dans les cafés, les restaurants, les bus ou les jardins. On peut aussi se laisser influencer par les dazibao, ces journaux constitués d’affiches qu’on colle sur les murs ou sur les vitrines des magasins. Beaucoup avec pas grand-chose Autre baromètre infaillible qui sert à mesurer la qualité : les applaudissements de la foule, réunie en attroupements çà et là. On s’approche, curieux. On accroche ou pas, selon le goût et l’humeur. Chanson française, parade, cirque, cabaret burlesque, marionnettes, jonglage et acrobaties, clowns, théâtre acrobatique, mime ou fanfare, les genres abondent, pour le plaisir de tous. Les compagnies de passage s’encombrent rarement d’installations abracadabrantes ou d’accessoires lourds. À quelques exceptions près, comme le Foliphone, cet instrument de 2,50 mètres de haut et de 3,50 mètres de diamètre, fait de 100 kg de poêles et de casseroles. Ingénieux et surprenant ! Ou encore, la drôle de machine rouge et noir de la compagnie française Mécanique vivante : un bras de fer mécanique qui vous propose de «tester la matière grise de votre bras et goûter au savoir accompagné de l’effort». Mais en général, les artistes du off s’arrangent pour rester légers, afin de pouvoir déambuler sans trop de mal. Hop top, on range tout en deux temps, trois mouvements, et on va à la recherche d’un coin plus calme ou, au contraire, plus fréquenté. Et le public suit, car pas de gros décors ne veut pas dire spectacle raté. Au contraire, on peut faire beaucoup avec pas grand-chose. La pluie et le beau temps Les Aurillacois ne sont pas d’accord : Aurillac n’est pas la ville la plus froide de France. Preuve en est que, cette année, le soleil était largement de la fête. Et pour les quelques heures de pluie et de grisaille, les festivaliers qui n’étaient pas munis de parapluies se sont confectionné vite fait des chapeaux de fortune, en papier. Les performances se suivent donc sans se ressembler. Pour n’en citer que quelques-unes : – Clodo, Cl’Odette est un solo de qualité. Clocharde rigolarde et extravagante de 99 ans et demi, Odette traîne derrière elle un tas d’objets insolites et non identifiés. Elle vous raconte de drôles d’histoires improvisées, qui, tour à tour, rendent triste ou gai. – Le Théâtre du chapeau a présenté pour sa part Le dentiste infernal. Ou lorsqu’une visite banale chez le dentiste se transforme en une épopée clownesque pleine de rebondissements. – Le personnage de Toxcatl de la compagnie Macadam Phénomènes est un rêveur espiègle et sympathique. Juché sur des échasses, il arpente le monde dans un tipi roulant. Plein d’assurance, il érige un trépied de neuf mètres. Parviendra-t-il à atteindre les cieux en grimpant sur sa corde ? – Un monsieur, habillé en bébé, habite dans une poussette. Bébé Charli parle dans sa tétine, qui est en réalité un micro qui déguise la voix. Suivi d’une foule de curieux, il circule dans la ville, interpelle les passants, mais surtout harcèle les pâtissiers en demandant des bonbons «pour moi et pour tous mes amis», dit-il. Drôle, insolent, attachant, Bébé Charli s’est fait de nombreux fans. – Les Cirqueurs de planchers , au nombre de deux, ont emmené leur public À la recherche de Marsilius. Ces personnages – un peu jongleurs un peu clowns – venus d’une autre planète ont raconté une belle histoire d’amour entre deux êtres bizarroïdes. Non, à Aurillac, ce n’est pas la météo mais les compagnies théâtrales qui font la pluie et le beau temps. Et cette année, le ciel off d’Éclat 99 était –presque – sans nuage. (1) Voir «L’Orient-Le Jour» du jeudi 26 août. Savoir parler aux enfants Au festival d’Aurillac, les enfants ne sont jamais en reste. Comme toujours, de nombreux spectacles étaient prévus pour eux cette année. Parmi ceux qui ont remporté un véritable succès, ceux de L’illustre famille Burattini (France) qui avait planté son théâtre forain dans le jardin des Carmes, au cœur du festival. Un charmant théâtre en bois sculpté, tout en détails. Montreurs de marionnettes et poètes de l’enfance, les Burattini (au programme du in ) savent si bien parler aux enfants. Non pas de cette voix douce – infantilisation exige – que beaucoup ont tendance à adopter en s’adressant aux tout petits. Mais en les incitant à être effrontés, tout en ne dépassant, bien sûr, certaines bornes. Les gosses aiment. Et rient aux éclats, comme on a pu le constater à la ronde pendant toute la durée du spectacle T’as d’beaux yeux tu sais, Carabosse. La famille Burattini a également présenté un Musée des contes de fées. Cette merveilleuse visite au cœur de l’univers enchanteur des histoires enfantines était destinée à «des gosses avec un adulte dans chaque main». Un parcours pavé de surprises, généreusement saupoudré d’humour, avec aussi une bonne dose d’émotion. Boutiques Le festival d’Aurillac a aussi boutique sur rue. Et cette année, trois plutôt qu’une. On y trouve des T-shirt, des coussins, des cartes postales, des parapluies et des cassettes vidéo, ainsi que les programmes des compagnies de passage. Créées en collaboration avec deux artistes, ces boutiques sont réalisées en matériaux de récupération et mises en place en collaboration avec une association d’insertion, Oxygène. Œeuvrant traditionnellement dans le cadre d’ateliers (bois, recyclage, électroménager…), Oxygène souhaite, à travers le festival Éclat, revaloriser le travail de ses bénéficiaires. Flash-back Une nouveauté cette année : les festivaliers d’Aurillac ont pu revivre, en photos, de nombreuses scènes des différentes éditions d’Éclat. À travers cette exposition baptisée Flash-back, ils se sont rappelés des moments de bonheur et de fête. Ces images, noir et blanc ou couleurs, ont été fixées sur pellicule par quinze photographes, professionnels ou amateurs. Le Cemea, partenaire de toujours Complices d’Éclat depuis de nombreuses années, le Cemea (Centre d’entraînement aux méthodes d’éducation active) s’occupe d’organiser, à l’occasion du festival d’Aurillac, différents lieux d’accueil, d’hébergement, de restauration, d’animation et de rencontre. À par son bureau QG, le Cemea a mis en place un café, au cœur du centre-ville. Il y organise des rencontres avec des compagnies de théâtre de rue, des expositions de photos du festival ainsi que des projections de vidéos ou de films. On peut aussi, bien sûr, y boire un coup ou s’installer au calme et au frais, tout simplement. Le festival sur le Net Rendez-vous des professionnels mais ouvert au public à certaines heures, le Babel-Web Café est un espace de communication orienté sur les nouvelles technologies de l’information. Inauguré l’an dernier, cet espace a pour objectif de privilégier les échanges et de faire connaître les créations, les tournées… Il permet également de découvrir les sites liés aux arts de la rue. L’adresse Internet : www.babel-web.net.
Le festival Éclat d’Aurillac ne serait pas le même sans les compagnies de passage (ou off) qui sillonnent les rues de la ville dans de joyeuses farandoles carnavalesques. Elles offrent leurs créations, dépouillées ou impressionnantes, à même le bitume. Spectacles gratuits. Au chapeau. À votre générosité messieurs-dames (1). Pour la quatorzième édition du festival Éclat qui...