Turquie - Le séisme s'inscrit parmi les plus grandes catastrophes du siècle L'Onu parle de 40.000 morts

Le bilan officiel du séisme en Turquie a dépassé les 10 000 morts hier et risquait de s’alourdir considérablement, avec l’expiration du délai de survie moyen de trois jours pour les victimes prises sous les décombres. Mais le bilan définitif pourrait atteindre 40 000 morts, a estimé un responsable de l’Onu à Genève, tandis que le gouvernement turc a révélé que des «dizaines de milliers d’immeubles» s’étaient effondrés inscrivant ainsi le désastre parmi les plus grands du siècle. Des miracles se produisaient ici et là : une jeune fille de 17 ans a été extraite indemne des décombres à Gölcük après cinq heures d’efforts acharnés d’une équipe russe. À Cinarcik, une équipe autrichienne a sauvé un homme de 39 ans. La crainte d’épidémies devenait un souci prioritaire, alors que les cadavres se décomposaient sous les ruines et dégageaient une odeur pestilentielle. Débordés par l’ampleur de la catastrophe, les secours n’arrivaient pas à couvrir la totalité de la vaste zone ravagée par le tremblement de terre, qui a frappé le cœur industriel et la région la plus densément peuplée de Turquie, à l’est d’Istanbul. La presse incriminait de nouveau hier la lenteur des secours et leur manque d’organisation, soulignant que de nombreux habitants n’avaient reçu aucun secours plus de trois jours après la catastrophe. En visite dans la province de Bolu, le président turc Suleyman Demirel a appelé la religion à la rescousse pour apaiser les habitants en colère. L’incendie à la raffinerie de Tüpras à Izmit, déclenché par la secousse tellurique et qui menaçait de s’étendre au voisinage, était enfin circonscrit hier, le pétrole dans les deux derniers réservoirs encore en feu s’étant consumé.