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Actualités - REPORTAGES

Centres balnéaires - Comment éviter les mille et un bobos Les mesures de sécurité et d'hygiène ne sont pas toujours respectées(photos)

C’est un cas banal, comme il y en a des centaines, tous les jours, en cette période de l’année. Antoine est en congé. De maladie, s’entend. Il a attrapé un de ces rhumes d’été tenaces et des amis bien attentionnés lui ont conseillé la mer. Le voici donc au bord de la piscine, prêt à piquer une tête dans l’eau sans avoir pris soin, au préalable, de passer rapidement sous la douche, histoire de se débarrasser des impuretés qui se sont accumulées sur sa peau depuis qu’il est sorti de chez lui. Le voici pieds nus sur le carrelage. Trois risques certains : pour les autres baigneurs d’abord qui hériteront de ses microbes ; pour lui-même ensuite qui pourrait récolter de vilains champignons qui vont lui donner une mycose vulgairement appelée pied d’athlète, enfin parce que, contrairement à certain idées reçues, le soleil n’est pas idéal pour guérir un rhum. Comment faire pour éviter qu’un acte censé être hautement bénéfique pour la santé se transforme en menace certaine pour l’homme ? Voilà pour l’intéressé lui-même. Et d’autre part, que fait-on dans les stations balnéaires pour ne pas rendre dangereux le simple acte de faire trempette ? L’apprentissage et la pratique de la natation jouent un rôle incontestable dans le développement et l’équilibre physiques et psychiques. L’augmentation importante du nombre de piscines a multiplié par dix l’indice de fréquentation. La piscine est un «lieu de vie», convivial pourrait-on dire, où tout le monde a presque sa place : scolaires, sportifs, femmes enceintes, personnes âgées. Elle a donc plusieurs fonctions : sportive, récréative, sociale, etc. Pour répondre à la demande de ces différentes catégories de personnes, trois règles fondamentales doivent être respectées : – une hygiène rigoureuse, – une surveillance efficace, – une animation diversifiée. Contrôle insuffisant Ces conditions font partie des exigences imposées par l’État aux propriétaires de centres balnéaires et qui englobent la présence permanente de maîtres nageurs, l’existence d’une chambre équipée pour les premiers soins avec présence d’un médecin, des toilettes et des douches propres et la chloration des piscines… Les centres balnéaires libanais prétendent répondre à toutes les conditions exigées par l’État mais, selon un maître nageur qui a 30 ans de métier et qui a travaillé dans un grand nombre de plages privées, «le contrôle exercé par le gouvernement n’est pas strict». Et d’ajouter : «Les inspecteurs n’effectuent pas des tournées régulières qui inciteraient les responsables des complexes balnéaires à garder piscines, toilettes et douches dans les meilleures conditions de propreté». Notre interlocuteur souligne en outre qu’«il n’existe pas d’infirmerie dans la majorité des plages privées. Les exploitants des complexes balnéaires veulent faire de nous des nettoyeurs, des baby-sitters et des médecins. Le fait que nous ayons suivi des sessions de secourisme ne fait pas de nous pour autant des médecins». Il est vrai que quelques plages se contentent en fait d’infirmerie d’une trousse contenant quelques produits élémentaires. Ainsi, la majorité des centres balnéaires se passent de la présence permanente d’un médecin alors qu’ils sont tenus d’assurer l’assistance nécessaire aux baigneurs. Les règles sanitaires applicables aux piscines ont pour objectifs principaux de préserver la santé et la sécurité des baigneurs. Pour cela, il importe d’agir sur deux plans : 1) La limitation de la pollution introduite : pour cela, il faut des mesures de prévention (équipements sanitaires, et matériel de désinfection). 2) Destruction de la pollution résiduelle par : a) l’entretien et la désinfection des surfaces, b) le traitement des eaux. Outre la contamination bactérienne, la limitation de la pollution introduite vise notamment à réduire les apports de matières organiques azotées : sueur et urine en constituent l’essentiel. Il faut donc mettre à la disposition des baigneurs des équipements conçus pour leur permettre d’éliminer, avant la baignade, la plus grande partie possible de cette pollution. Pour cela, il est indispensable de passer aux toilettes, de prendre une douche en savonnant bien tout le corps et les cheveux afin de ne pas salir l’eau de la piscine. Tremper les deux pieds pour éliminer les derniers microbes constitue la dernière étape du nettoyage avant la baignade. En plus, toute personne atteinte d’un rhume, d’une angine, d’une infection cutanée ou souffrant de plaies ou de verrues plantaires est tenue de ne pas se baigner pour éviter tout risque de contamination des autres baigneurs. Traitement de l’eau de la piscine La filtration est l’opération de base dans le traitement de l’eau d’une piscine ; ce préalable est indispensable à une désinfection efficace. La filtration a pour but de «clarifier» l’eau. Éliminer au maximum les matières organiques conduit à limiter les apports de désinfectant et contribue au confort et à la sécurité des baigneurs. Pour maintenir une qualité d’eau satisfaisante, il est nécessaire de la filtrer 24 heures sur 24. Outre la filtration, la chloration est obligatoire pour tuer tous les microbes pouvant se trouver dans les piscines. La désinfection des piscines privées et publiques s’obtient à partir de substances chimiques dissoutes dans l’eau des bassins par le fonctionnement d’appareils spécialisés. Les produits utilisés sont : le chlore et le brome. Le chlore est de loin le plus utilisé. Dans un des établissements que nous avons visités dans le cadre de notre enquête, en plus du vacuum (machine ressemblant à l’aspirateur de la ménagère), une personne est chargée de plonger au fond de la piscine pour nettoyer les intersections des dalles. Surveillance et sécurité des personnes Chaque centre balnéaire doit disposer d’une infirmerie ou d’un poste de secours qui doit être équipé d’un lit, d’un évier, d’une armoire à pharmacie, du nécessaire médical de premiers secours, d’un brancard et d’un matériel de réanimation. Ce poste de secours doit permettre l’accueil à toute heure, sans entrave, des personnes et leur évacuation sur brancard. Il doit être muni d’un téléphone avec un panneau visible sur lequel sont indiqués les numéros de téléphone des médecins accessibles, des pompiers, de la police, de l’hôpital le plus proche. Si l’on souffre d’un rhume ou d’une angine, d’une infection cutanée ou d’une plaie ou aussi de verrues plantaires surtout ne pas tremper ne fût-ce qu’un doigt dans la piscine… On pourrait polluer l’eau et contaminer les autres baigneurs. On l’aura compris : les mesures de sécurité et d’hygiène dans les centres balnéaires, c’est aussi bien notre responsabilité que celle de l’établissement fréquenté. Électrolyse de chlorure de sodium Il s’agit d’un système permettant à l’utilisateur de fabriquer lui-même le chlore nécessaire au traitement de l’eau de sa piscine. Le chlore sera produit par électrolyse du chlorure de sodium (le sel de la mer). La production de chlore s’obtient par électrolyse du sel contenu dans l’eau de la piscine.
C’est un cas banal, comme il y en a des centaines, tous les jours, en cette période de l’année. Antoine est en congé. De maladie, s’entend. Il a attrapé un de ces rhumes d’été tenaces et des amis bien attentionnés lui ont conseillé la mer. Le voici donc au bord de la piscine, prêt à piquer une tête dans l’eau sans avoir pris soin, au préalable, de passer rapidement sous la...