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Actualités - ANALYSE

Législatives - Nouvelle approche dans le camp chrétien L'est aussi se prépare pour les élections

La nostalgie n’est plus ce qu’elle était. Le front du refus non plus. Avec l’avènement d’un régime fort, des espérances de rééquilibrage se font jour dans le camp discriminé de l’Est. Où des stratégies nouvelles, axées sur les législatives de l’an prochain, se font jour. On entend là, pour la première fois depuis ce Taëf qui a mis hors-jeu la plupart des pôles maronites majeurs, des slogans comme : l’heure est cruciale, tout peut changer dans la région, rassemblons-nous autour du président pour en renforcer la position. Bien évidemment, ce ne sont pas les exilés ou les encagés qui peuvent tenir un tel langage. Mais Bkerké par exemple ne voit pas Baabda d’un œil aussi prudent, pour ne pas dire méfiant, que sous Hraoui. Et M. Dory Chamoun, qui était naguère l’un des sommets du triangle de Paris, fréquente régulièrement le palais présidentiel. À un rythme remarquable : deux fois ces derniers jours. Avant de se rendre auprès de Berry, place de l’Étoile. Puis de se précipiter chez le président Hoss. Au PNL, on déclare que ces démarches sont tout à fait normales, car tout le monde doit se ranger sous la bannière du président Lahoud dans la passe difficile que traverse le pays. On ajoute, sur un ton plutôt didactique voire moralisateur, que «tout bon Libanais doit en de tels moments renoncer à son égoïsme, à son petit amour-propre, à ses intérêts particuliers sordides ou étriqués, pour servir l’intérêt public. Il est nécessaire de soutenir le pouvoir et le gouvernement Hoss pour qu’il puisse faire face aux échéances régionales décisives qui s’annoncent. Le Liban, pour être bien présent dans les négociations, a besoin de solidarité nationale et de cohésion interne. Sinon le règlement se ferait à ses dépens. Il faut appuyer à fond la légalité…» Un terme que les mêmes partisans contestaient véhémentement sous la troïka. Mais depuis 96, depuis les visites du pape, de Chirac et d’Albright, les pressions occidentales pour que l’Est rejoigne le giron de Taëf n’ont pas cessé. Et ont fatalement fini par produire de l’effet. Et comme à l’Est on ne fait pas les choses à moitié, on y entend aujourd’hui dans les salons ralliés les plus virulentes tirades contre l’opposition en général et M. Hariri en particulier. Ces néo-loyalistes reprochent à l’ancien chef du gouvernement de desservir les intérêts économiques du pays au-dehors par les campagnes «déstablisatrices» qu’ils lui imputent de mener contre le gouvernement. Pour tout dire, après les municipales – auxquelles M. Chamoun a participé avec succès comme on sait –, il n’est plus question de boycotter les législatives de l’an prochain. Et chaque partie s’y prépare en conséquence, en se cherchant des appuis sûrs. Comme celui du pouvoir. Reste qu’au moment où les loyalistes portent leurs attaques contre M. Hariri à leur maximum, le chef de l’État le reçoit pour un échange de vues cordial. Et l’on apprend que les décideurs ont conseillé à tous l’apaisement. Encore une fois.
La nostalgie n’est plus ce qu’elle était. Le front du refus non plus. Avec l’avènement d’un régime fort, des espérances de rééquilibrage se font jour dans le camp discriminé de l’Est. Où des stratégies nouvelles, axées sur les législatives de l’an prochain, se font jour. On entend là, pour la première fois depuis ce Taëf qui a mis hors-jeu la plupart des pôles maronites...