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Actualités - ANALYSE

Vie politique - Les tiraillements actuels ne sont que diversion La vraie bataille reste celle des législatives

La caste politique s’amuse : ce sont tantôt les scandales, tantôt les limogeages, tantôt les nominations ou les libertés. Les partenaires du show biz, bien rôdés, ne manquent pas de faire défiler rapidement le kaléidoscope, pour que jamais le public ne se lasse. Mais derrière les escarmouches du moment se profile en filigrane le grand match de catch des législatives. Un enjeu énorme car cette compétition déterminera pour les années à venir les rapports de force sur la scène politique locale. Et la carrière, les intérêts, de plusieurs gros bonnets en dépendent. Aussi beaucoup d’observateurs estiment-ils que l’agitation de l’heure, si elle n’est pas provoquée par l’opposition comme le soutient M. Sélim Hoss, lui est éminemment profitable. La meilleure défense étant l’attaque et tout finissant au Liban par un compromis, les opposants forgeraient l’espoir qu’au bout du compte, pour compenser toutes les misères qu’on leur fait présentement, on accepterait un arrangement électoral qui ne leur soit pas trop défavorable. C’est-à-dire qu’on promulguerait une loi instituant un découpage de circonscriptions qui ne les priverait pas totalement de leurs atouts et des sièges qu’ils contrôlent au Parlement. L’opposition cherche donc à pousser le gouvernement dans ses derniers retranchements, en le harcelant à coups de fuites perfides en direction des médias, en criant à la chasse aux sorcières et plaçant le tout dans le créneau démago des libertés. Mais, habilement, les opposants taëfistes ménagent le régime, car ils savent, d’une part, qu’on ne plaisante pas avec lui et, d’autre part, qu’il garde le soutien total des décideurs, dont ils sollicitent eux-mêmes la protection. Cependant en bout de course, ils pourraient tomber sur un os. Car il y a de fortes chances pour qu’au moment de l’heure de vérité, c’est-à-dire du choix d’un nouveau code des élections, leurs vues se heurtent justement à celles du régime. On sait, en effet, que Baabda est attaché à un principe, aussi logique qu’égalitaire : la formule de découpage adoptée, quelle qu’elle soit, devra être la même dans toutes les régions. Si c’est le mohafazat, il restera unifié partout. Ce qui n’arrange pas, par exemple, M. Walid Joumblatt. Et si c’est le caza ou le demi-mohafazat (entendre le district divisé en deux ou trois circonscriptions comme le souhaite M. Michel Mur), aucune zone n’échappera à cette sorte de partage. Qui n’arrange ni M. Nabih Berry ni M. Rafic Hariri. Les loyalistes sont catégoriques : même si les décideurs devaient, par sympathie pour tel ou tel, recommander fortement qu’on recoure encore une fois à une formule hybride, comme en 92 et en 96, le pouvoir s’y refuserait. Par respect pour l’électeur et pour la Constitution, deux fois foulée aux pieds à de telles occasions sous la présente république. Les loyalistes ajoutent que les ballons d’essai lancés par certains dans les médias pour faire croire que des arrangements de complaisance sont en vue ne se fondent sur rien, les décideurs n’intervenant pas dans cette affaire. Ils soulignent enfin, élément à relever, qu’on ne peut ignorer que le camp chrétien a raison de parler de discrimination flagrante au sujet du Mont-Liban, disloqué pour les deux éditions précédentes alors que les autres mohafazats restaient soudés. Et ils concluent en rappelant que si l’État doit être national, il doit appliquer des règles qui soient les mêmes pour tous.
La caste politique s’amuse : ce sont tantôt les scandales, tantôt les limogeages, tantôt les nominations ou les libertés. Les partenaires du show biz, bien rôdés, ne manquent pas de faire défiler rapidement le kaléidoscope, pour que jamais le public ne se lasse. Mais derrière les escarmouches du moment se profile en filigrane le grand match de catch des législatives. Un enjeu énorme...