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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-sud - Un émissaire du Quai d'Orsay reçu par Lahoud, Assad et Hoss Démarches diplomatiques francaises pour juguler l'escalade(photo)

La France, par la bouche d’un émissaire dépêché dans la région par le président Jacques Chirac, a qualifié de «disproportionnée» l’agression israélienne contre le Liban, jeudi dernier. «La réaction d’Israël contre le Liban était déséquilibrée. J’espère que nous renoncerons aux attaques au coup par coup et que nous aurons recours aux institutions adéquates pour régler les différends», a déclaré M. Yves Aubin de la Messuzières, directeur pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient au Quai d’Orsay. Le diplomate français s’est entretenu hier avec le président de la République, le général Émile Lahoud, et le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, des «moyens de sortir de la logique de représailles» et de réactiver le comité de surveillance du cessez-le-feu issu de l’arrangement d’avril 96. La veille, il avait été reçu, à Damas, par le président syrien Hafez el-Assad, avec qui il avait évoqué les mêmes questions. Dans les deux pays, M. de la Messuzières a constaté une volonté de renflouer le groupe international actuellement présidé par la France. «Au-delà du message d’émotion et de solidarité du président Jacques Chirac qui a été transmis par notre ambassadeur à Beyrouth, a déclaré l’émissaire français à sa sortie du palais de Baabda, il était important que je puisse venir au Liban pour avoir, avec les plus hautes autorités libanaises, des discussions de cette situation créée il y a 48 heures (par l’attaque israélienne) et qui a provoqué une très grande émotion en France». «Maintenant, a ajouté M. de la Messuzières, il faut trouver les moyens de sortir de cet engrenage et de cette logique de représailles de part et d’autre. Il était donc important que nous puissions envisager la réactivation du comité de surveillance auquel nous sommes très attachés, comme le sont les autorités libanaises et les différentes autorités concernées. Et c’est peut-être à travers ce groupe de surveillance que nous pourrons éviter un nouvel engrenage et une nouvelle crise». Selon lui, le comité de surveillance «constitue la voie essentielle pour préserver la sécurité au Liban-Sud». «Tous les partenaires ne contestent pas le rôle important joué par ce groupe, même s’il n’a pas réussi à faire assez de prévention (…). Nous espérons que nous sortirons de cette logique de représailles, avec des responsabilités qui sont souvent partagées dans les crises», a-t-il précisé. Le responsable au Quai d’Orsay a indiqué que la discussion a aussi porté sur «les perspectives de relance du processus de paix dans tous ses volets, syrien, libanais et palestinien». «On se veut optimiste du contenu du message adressé par l’électorat israélien qui a choisi M. Ehud Barak comme Premier ministre», a-t-il dit. Interrogé sur les mesures que la France pourrait prendre pour aider le Liban à surmonter les conséquences de l’agression israélienne, M. de la Messuzières a répondu : «Nous sommes en contact avec notre ambassadeur pour voir dans quelles mesures nous pouvons apporter notre appui. Mais j’ai cru comprendre par la presse qu’il y a aussi d’autres pays qui sont disponibles pour fournir un soutien». Riposte disproportionnée Après son entretien avec M. Hoss, l’émissaire a repris les mêmes thèmes et a réaffirmé que sa visite «est une manifestation de solidarité avec le Liban». «Le groupe de surveillance va se réunir et nous avons bon espoir que la logique d’incidents et de représailles va s’arrêter», a-t-il dit avant d’ajouter : «Il y a une très forte volonté de la France, qui assure la présidence du comité de surveillance, de réactiver cet organisme. Il constitue l’instrument essentiel et principal pour le règlement de ce type de conflits et d’incidents». Interrogé sur la réaction de la France à l’agression israélienne, il a répondu : «Vous connaissez les positions de la France, il y a des déclarations publiques qui ont été faites par toutes les autorités françaises pour dire que nous déplorons les victimes. Et nous avons jugé la riposte d’Israël disproportionnée comme l’a dit M. Hubert Védrine (le ministre des Affaires étrangères)». M. Hoss a pour sa part réitéré devant son interlocuteur français la détermination du Liban à résister à l’occupation israélienne du Liban-Sud. «La résistance est un droit reconnu par toutes les conventions internationales, a-t-il dit. Et le bombardement jeudi dernier de la Galilée (par le Hezbollah) venait en riposte à une agression israélienne qui a fait des morts et des blessés civils, ce qui constitue une violation de l’arrangement d’avril». «Sur le plan du principe, a ajouté le chef du gouvernement, nous ne sommes pas favorables aux opérations en dehors de la frontière. Mais nous nous demandons, d’un autre côté, ce que font les forces israéliennes depuis 21 ans à l’intérieur de nos frontières, d’autant plus que la résolution 425 stipule un retrait immédiat et inconditionnel de l’armée d’occupation». L’entretien avec Assad M. Hoss a rappelé que l’arrangement d’avril, «que le Liban s’est engagé à respecter, vise à protéger les civils et les infrastructures civiles. C’est pour cela que nous plaçons beaucoup d’espoir dans le comité de surveillance». Le chef du gouvernement a par ailleurs mis l’accent sur la concomitance des volets libanais et syrien dans les négociations, indiquant que «la paix sera globale et juste ou ne sera pas». M. de la Messuzières était arrivé hier à Beyrouth en provenance de Damas, où il s’était entretenu avec le président Assad à qui il a remis un message du président Jacques Chirac. Selon l’Agence officielle syrienne Sana, M. Assad a évoqué avec l’émissaire français «les développements dans la région, les dernières agressions israéliennes contre le Liban ainsi que les moyens de mettre un terme à cette escalade». Ils ont également évoqué «le respect de l’arrangement d’avril» par Israël et par le Hezbollah. Le blocage du processus de paix depuis plus de trois ans a aussi été au menu de l’entretien de M. Assad avec M. de la Messuzières, de même que les relations bilatérales franco-syriennes. Le responsable du Quai d’Orsay s’était entretenu après son arrivée à Damas avec le chef de la diplomatie syrienne, M. Farouk Chareh.
La France, par la bouche d’un émissaire dépêché dans la région par le président Jacques Chirac, a qualifié de «disproportionnée» l’agression israélienne contre le Liban, jeudi dernier. «La réaction d’Israël contre le Liban était déséquilibrée. J’espère que nous renoncerons aux attaques au coup par coup et que nous aurons recours aux institutions adéquates pour régler...