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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Diplomatie - L'ancien secrétaire d'Etat a rencontré Lahoud, Hoss, Hraoui, Boueiz et Joumblatt Baker : la paix ne sera pas offerte sur un plateau d'argent(photos)

L’ancien secrétaire d’État américain James Baker, l’un des principaux architectes du processus de paix au Proche-Orient issu de la conférence de Madrid (1991), a souligné hier à Beyrouth que les parties prenantes aux négociations israélo-arabes, y compris les États-Unis en leur qualité de parrains du processus, devraient faire preuve de «volonté politique» pour que leurs efforts soient couronnés de succès. M. Baker, qui effectue une visite de deux jours au Liban en compagnie notamment de l’ancien ambassadeur américain à Damas Edward Djerejian, a eu une journée particulièrement chargée hier, rencontrant successivement le président de la République Émile Lahoud, le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Sélim Hoss, l’ancien chef de la diplomatie Farès Boueiz, l’ex-chef de l’État Élias Hraoui et l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, enfin le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt. L’entretien avec M. Lahoud a duré près de 45 minutes. M. Baker et sa délégation n’ont pas fait de déclarations à leur sortie du palais de Baabda. Plus tard, à la fin de la rencontre avec M. Hoss au Sérail, l’ancien secrétaire d’État a indiqué aux journalistes avoir examiné avec le Premier ministre «des idées diverses sur les chances d’instauration de la paix entre Israël d’une part, la Syrie et le Liban de l’autre». Insistant sur le caractère privé de sa visite, M. Baker a souligné qu’il s’agissait de son premier séjour à Beyrouth, rappelant qu’il était venu une seule fois au Liban en 1992, lorsqu’il avait rencontré M. Hraoui, alors chef de l’État, à Zahlé, dans le cadre d’une tournée régionale. Une réelle chance de paix Interrogé sur les données en sa possession à propos des chances de paix, M. Baker a indiqué qu’il a réitéré à ce sujet devant M. Hoss ce qu’il avait dit à Damas, où il s’était rendu avant de visiter le Liban. «À la lumière de mon expérience dans le processus de paix, je pense sérieusement qu’il y a aujourd’hui une occasion réelle de parvenir à la paix sur les deux volets libanais et syrien. Certes, aucun progrès n’a été réalisé depuis 1996, mais aujourd’hui des avancées sont possibles, à condition toutefois que les protagonistes le veuillent bien», a-t-il souligné. «Il y a en Israël une nouvelle administration dirigée par un homme que nous connaissons de près, puisqu’à l’époque où j’étais secrétaire d’État, il (Ehud Barak) occupait les fonctions de chef d’état-major de l’armée», a ajouté M. Baker, notant que «le nouveau Premier ministre israélien vient d’un parti politique qui tend à la paix». «J’espère qu’aussitôt après la formation de son gouvernement, il y aura des échanges d’idées mais aussi d’émissaires afin de faire avancer les pourparlers de paix entre le Liban et Israël et la Syrie et Israël. Je crois que cela est possible, mais il faut savoir que la paix ne sera pas offerte sur un plateau d’argent et que pour y parvenir, il faudra un dur labeur et beaucoup de volonté politique de la part de tous les protagonistes, y compris la partie américaine. Je pense que cette volonté existe aux États-Unis et en Israël, mais aussi en Syrie et au Liban, dans la mesure où cela est dans l’intérêt de chacune des parties», a-t-il dit. Par la suite, après sa rencontre avec M. Boueiz, l’ancien chef de la diplomatie de George Bush a souligné que la conférence de Madrid avait «posé des fondements pratiques et introduit un mécanisme pour faire avancer le processus israélo-arabe de façon globale». «Nous avons vu s’installer une paix chaleureuse entre Israël et la Jordanie et des progrès essentiels sur le volet palestinien. Malheureusement, nous n’avons rien vu de semblable sur les volets syrien et libanais. Je pense qu’il y a aujourd’hui une occasion de réaliser des progrès en conformité avec les modalités pratiques établies à Madrid», a-t-il estimé, répondant ainsi au vœu de Damas et de Beyrouth qui demeurent officiellement attachés aux principes énoncés lors de la conférence et notamment à celui de l’échange de «la terre contre la paix». À propos de sa visite, M. Baker a souligné son caractère privé, indiquant qu’il était en compagnie de son épouse et de sa fille et que M. Djerejian était également accompagné de sa fille. Pour l’ancien responsable, cela «prouve de façon claire que la situation (au Liban) est à présent stable et calme». Boueiz : « Barak plus ouvert que Netanyahu » Également interrogé par la presse, M. Boueiz a commencé par souligner qu’en dépit du fait que la visite de M. Baker ne revêt pas un caractère officiel et qu’il n’est pas le porte-parole de l’Administration américaine, l’ancien secrétaire d’État «demeure une importante référence morale» pour ce qui est du processus de paix et «ses analyses conservent un aspect essentiel». «M. Baker est optimiste d’une part quant à la reprise prochaine des négociations de paix, ensuite quant à la disposition d’Ehud Barak de prendre en compte les fondements de ce processus», a relevé M. Boueiz. Selon lui, «ce qui est certain pour le moment, c’est que Barak est plus ouvert que (le Premier ministre sortant Benjamin) Netanyahu. Il faut donc admettre qu’avec lui, les chances de reprise des négociations sont plus grandes qu’elles ne l’étaient» auparavant. La délégation américaine, qui devait déjeuner chez M. Hariri, a été reçue en fin d’après-midi par M. Joumblatt. Ce dernier a indiqué par la suite qu’il a souhaité auprès de M. Baker que «les erreurs (américaines) du passé ne soient plus répétées afin de permettre la libération des territoires libanais et syrien (occupés) et de stabiliser le Liban en renforçant son unité nationale». Arrivés dimanche à Beyrouth, MM. Baker et Djerejian doivent quitter le Liban ce matin. Rappelons qu’à la suite de son départ du département d’État, en 1992, M. Baker a fondé un institut de recherches politiques à la Rice University de Houston, que dirige M. Djerejian.
L’ancien secrétaire d’État américain James Baker, l’un des principaux architectes du processus de paix au Proche-Orient issu de la conférence de Madrid (1991), a souligné hier à Beyrouth que les parties prenantes aux négociations israélo-arabes, y compris les États-Unis en leur qualité de parrains du processus, devraient faire preuve de «volonté politique» pour que leurs...