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Actualités - CHRONOLOGIE

Irak - Les USA se rallient à l'idée d'une levée de l'embargo Washington veut créer le consensus au Conseil de sécurité

Les États-Unis se sont ralliés à l’idée britannique d’une suspension de l’embargo pétrolier contre l’Irak, mais ses conditions draconiennes ont fait dire à la Russie qu’il s’agissait en fait d’un «pas en arrière». Ce geste apparent de Washington vise à obtenir un consensus au Conseil de sécurité de l’Onu dont les quinze membres ont toujours des positions très éloignées sur l’avenir des relations avec l’Irak, selon des diplomates. Avant une discussion parmi les Quinze, les cinq membres permanents (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) devaient se retrouver une nouvelle fois pour tenter d’aplanir leurs divergences. Il était toutefois très improbable que cette réunion aboutisse à un résultat, ont indiqué ces diplomates. La Russie, la France et la Chine ont leur propre projet de résolution qui recommande une suspension des sanctions liée à la mise en place effective d’un strict contrôle de l’arsenal irakien. L’ambassadeur américain Peter Burleigh a déclaré que les États-Unis «pouvaient soutenir» le projet de résolution britannique et néerlandais d’une suspension de l’embargo contre l’Irak assortie de sévères conditions. «Nous avons quelques problèmes avec quelques petites parties (du texte), mais en gros c’est quelque chose que les États-Unis peuvent soutenir», a-t-il dit. Il s’est en effet déclaré satisfait que ces propositions répondent aux préoccupations américaines sur un «désarmement véritable» de l’Irak et sur un strict contrôle financier de ses importations. Contrôle strict des importations Le projet prévoit que les sanctions seraient suspendues par période de 120 jours renouvelables si l’Irak peut prouver qu’il ne possède plus d’armes de destruction massive après avoir accompli «des tâches-clés du désarmement». Seules les exportations seraient libres, un contrôle financier strict de l’Onu étant maintenu sur les importations irakiennes. «Nous insistons sur un contrôle financier sérieux de l’économie irakienne afin de pouvoir nous assurer de ce qu’ils importent», a souligné M. Burleigh. Le diplomate américain s’est félicité que le projet britannique comporte «deux très importants garde-fous : que toute suspension soit déclenchée par le respect (par l’Irak) des résolutions sur le désarmement, en d’autres termes les résolutions originelles, et par la coopération avec la nouvelle Unscom sur le terrain». La mention du mot «suspension» est un pas apparent de Washington qui avait toujours refusé d’évoquer publiquement la possibilité d’une levée ou d’une suspension des sévères sanctions économiques imposées à Bagdad depuis son invasion du Koweït en 1990, ont affirmé des diplomates. Mais l’ambassadeur russe Serguei Lavrov a déclaré que, en réalité, ce projet était «un très grand pas en arrière». Il a ainsi souligné que ce projet n’évoquait qu’une éventuelle suspension de l’embargo pétrolier alors que la résolution 687 (de 1991) stipule une levée des sanctions quand l’Irak aura achevé son désarmement. Des diplomates font également remarquer que la suspension des sanctions ne concernerait que celles qui touchent les exportations pétrolières irakiennes qui sont aujourd’hui de facto pratiquement libres dans le cadre du programme humanitaire «pétrole contre nourriture». «Nous ne pouvons pas être d’accord avec quelque chose d’irréaliste», a dit M. Lavrov. Depuis les frappes américaines et britanniques de décembre, Bagdad a affirmé qu’il ne permettrait jamais le retour des inspecteurs en désarmement si les sanctions n’étaient pas levées.
Les États-Unis se sont ralliés à l’idée britannique d’une suspension de l’embargo pétrolier contre l’Irak, mais ses conditions draconiennes ont fait dire à la Russie qu’il s’agissait en fait d’un «pas en arrière». Ce geste apparent de Washington vise à obtenir un consensus au Conseil de sécurité de l’Onu dont les quinze membres ont toujours des positions très...