Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Cyclisme - Dopage Tour de Suisse : quatre coureurs interdits de départ

Quatre coureurs du Tour de Suisse, l’Ukrainien Serguei Honchar (Vini Caldirola), l’Autrichien Harald Morscher (Saeco), le Zimbabwéen Timothy Jones et l’Italien Massimo Gimondi (Amore e Vita), ont été exclus de la course, jeudi matin à Lausanne, au départ de la deuxième étape à cause d’un hématocrite non conforme. Le contrôle sanguin effectué sous l’égide de l’Union cycliste internationale (UCI) a concerné la totalité des 147 concurrents en course dans le Tour de Suisse. L’information a été annoncée sur les ondes de la radio course peu après le départ de l’étape. Honchar (28 ans), qui court pour l’équipe Vini Caldirola, est le vainqueur du dernier contre-la-montre du récent Giro. Excellent rouleur, déjà médaillé dans les championnats du monde de la discipline, il a pris la septième place du classement final du Giro 1999. Les palmarès de Morscher (26 ans), Jones (23 ans) et Gimondi (28 ans), lequel est apparenté à l’ancien champion italien Felice Gimondi, sont beaucoup plus modestes. Liste des «inaptes» L’opération géante diligentée par l’UCI a commencé très tôt jeudi matin, dès 6h40, selon le témoignage du champion olympique sur route d’Atlanta, le Suisse Pascal Richard. Les coureurs n’auraient appris que tardivement les résultats des analyses, selon les témoignages des journalistes présents sur place, au départ de l’étape donné à Ouchy, près du siège de l’UCI et du Comité international olympique (CIO). La procédure habituelle de l’UCI en matière de contrôle sanguin s’applique à Honchar, Morscher, Jones et Gimondi. Ils sont considérés «inaptes» au travail pour une durée de quinze jours et doivent repasser ensuite un nouveau contrôle avant d’obtenir le feu vert. Leurs noms viennent s’ajouter à la liste des «inaptes», Marco Pantani étant le dernier en date et le plus célèbre. Le grimpeur italien a été exclu le 5 juin dernier du Giro alors qu’il portait le maillot rose de leader et paraissait avoir course gagnée. Au cours de ce Giro, deux autres coureurs, l’Espagnol Javier Ochoa (Kelme) et l’Italien Nicola Loda (Ballan), ont fait l’objet d’une mesure identique. Les équipes de Honchar et Morscher sont retenues pour le prochain Tour de France. En revanche, la formation italienne Amore e Vita, une équipe de deuxième division, n’a pas été invitée au Tour pas plus qu’au dernier Giro. Son président, Ivano Fanini, a fait parler de lui à plusieurs reprises par des prises de position fracassantes contre le dopage. Tour de France : la presse néerlandaise critique vivement l’exclusion de TVM L’ensemble de la presse des Pays-Bas a vivement critiqué avec des titres en première page jeudi l’exclusion de l’équipe cycliste néerlandaise TVM par la société du Tour de France et son président Jean-Marie Leblanc pour participer à la prochaine édition de la Grande Boucle. «L’hypocrisie d’un patron du Tour», a titré Algemeen Dagblad (AD/droite). «Leblanc règle de vieux comptes», a écrit le Volskrant (gauche). «Le Tour sans vedettes», a titré de son côté le Telegraaf (populaire). «Qui va accepter ce Tour?», s’est interrogé Trouw (protestant). Enumérant les raisons données par Jean-Marie Leblanc pour rejeter TVM du Tour, l’AD souligne que «si le Français n’avait pas mentionné l’affaire de l’Epo, qui n’est toujours pas close, il aurait reçu plus de compréhension. Sa décision aurait alors été purement basée sur des principes». Mais selon le journaliste de l’AD, Leblanc «recherchait un bouc émissaire pour faire un geste vis-à-vis de la justice française». Préférant ne pas récuser son principal sponsor, l’équipe Festina, «TVM est la monnaie d’échange permettant d’éviter les interventions (de la police française), qui avaient transformé en farce la dernière édition de son Tour», affirme-t-il. «Critiquable» Pour Trouw, «la décision d’exclure TVM a plusieurs aspects négatifs». D’une part, TVM a «droit à une participation du fait de ses performances sportives», avec ou sans rumeurs de dopage. D’autre part, Leblanc a puni les coureurs pour qui «le Tour est un moyen de s’assurer des revenus». «Leblanc aurait dû avoir de meilleurs arguments», souligne encore ce journal. L’année dernière, l’équipe TVM n’a pas été la seule impliquée dans des affaires de dopage, or, «là où Leblanc punit l’équipe TVM collectivement, il ne reconnaît, dans d’autres cas, que des coupables individuels», ajoute-t-il. Selon le Volkskrant, le patron du Tour a cherché à éviter que les incidents de 1998 ne se reproduisent. D’une manière très «critiquable», il a «désigné les grands malfaiteurs. Hormis le favori du public français Richard Virenque, il s’agit de l’équipe TVM, qui a toujours catégoriquement rejeté toute rumeur de dopage». Plus positif, le Telegraaf souligne qu’en l’absence de nombreuses vedettes pour l’édition 1999 de la Grande Boucle, «les chances du coureur néerlandais Michael Boogerd d’obtenir une excellente position ont sérieusement augmenté». Mais il estime également que la participation des vainqueurs des deux dernières éditions du Tour, le Danois Bjarne Riis et l’Allemand Jan Ullrich, «est extrêmement douteuse». La presse espagnole fustige la décision du Tour concernant la Once La presse espagnole, surtout sportive, fustige jeudi la décision du Tour de France de récuser le directeur sportif de l’équipe Once, Manolo Saiz, et son médecin, Nicolas Terrados. Pour Marca, l’un des deux grands quotidiens sportifs du pays, il s’agit d’une «sanction de cacique et d’arrogant». «Le Tour a ressuscité l’Inquisition en adoptant des mesures qui méritent le rejet le plus total de la part des sportifs, poursuit-il. C’est intolérable d’exclure Manolo Saiz, arguant qu’il porte atteinte à l’image du Tour alors qu’il avait seulement réclamé du respect pour les cyclistes pendant l’édition de 1998», ajoute ce journal. «Le Tour n’est plus la course cycliste la plus importante au monde. C’est maintenant une grande farce», conclut Marca qui demande aux cyclistes de «prendre l’initiative». Ce journal inclut l’opinion du quintuple vainqueur du Tour de France, l’Espagnol Miguel Indurain, qui juge «injuste» la décision des organisateurs du Tour. Toujours dans les pages de Marca, Pedro Delgado, vainqueur à deux reprises de la Grande Boucle, écrit : «C’est une vengeance personnelle qui fait beaucoup de mal au cyclisme». AS, le seul journal sportif madrilène qui consacre une place à cette affaire en première page, parle de décision «pharisienne et lâche». «Si le Tour avait voulu vraiment présenter une image propre du cyclisme, il aurait dû commencer par destituer tout son état-major, avec à sa tête Leblanc». «Pendant des années, les organisateurs savaient ce qui se passait et n’ont rien fait pour apporter une solution» à l’utilisation de l’Epo, affirme le journal el-Mundo dans un commentaire intitulé «Leblanc, va-t-en». De son côté, Diario 16 publie un dessin représentant le mot «Tour» et un cycliste espagnol. Dans une bulle placée au dessus du O du mot Tour, on peut lire «Liberté, égalité, fraternité, si tu es français bien sûr». «Et si tu ne l’es pas?», demande le cycliste espagnol. «Et bien, tires-toi», lui répond son interlocuteur. La presse italienne critique les organisateurs du Tour de France La presse italienne s’est montrée critique jeudi envers la décision des organisateurs du Tour de France d’exclure le Français de l’équipe italienne Polti, Richard Virenque et la formation néerlandaise TVM de la Grande Boucle 1999. «Plus une image que la réalité», titre la Gazzetta dello Sport. Pour le journal italien, Jean-Marie Leblanc, le directeur du Tour, a réglé ses comptes avec l’équipe TVM qui avait claqué la porte du Tour 98. Concernant Richard Virenque, la Gazzetta estime que Jean-Marie Leblanc n’a pas pas voulu prendre de risques mais rappelle que le coureur n’a pas pas été condamné par la justice. «Peu importe le prix, les organisateurs veulent un Tour serein», résume le journal qui écrit : «Les patrons du Tour se sont substitués aux tribunaux, et ont créé un cocktail explosif mélangeant des anticipations de décisions judiciaires avec des avis personnels empreints de ressentiment. Si le Tour n’était basé que sur des principes moraux, alors ils n’auraient dû inviter que des enfants participant à des jeux de la jeunesse. Le problème du dopage concerne l’ensemble du cyclisme et au moins la moitié des équipes inscrites». Le Corriere dello Sport titre pour sa part: «Les suspects virés» et souligne que les organisateurs ont lancé une «offensive antidopage forte». Le journal écrit également que Jean-Marie Leblanc a «diabolisé» Richard Virenque accusé d’être l’incarnation du dopage. Le Corriere dello Sport conclut: «Est-ce que ce sera efficace?». Telekom attaque en justice l’hebdomadaire qui l’accuse de dopage Telekom a porté plainte contre l’hebdomadaire allemand Der Spiegel qui avait accusé dans son édition du 14 juin ses coureurs d’être «aussi systématiquement et complètement dopés que les autres concurrents», a indiqué jeudi le porte-parole de Telekom Juergen Kindervater. Selon M. Kindervater, les accusations de l’hebdomadaire sont «très nébuleuses et pas concrètes». Le Spiegel, citant des témoignages anonymes d’anciens coureurs de l’équipe, avait également affirmé s’être procuré des «plans d’entraînement» de l’année dernière pour un coureur, attestant la prise d’érythropoïetine (Epo), de corticostéroïdes, d’hormones de croissance et d’autres hormones peptidiques. Le vainqueur du Tour de France 1997, l’Allemand Jan Ullrich, avait lui aussi été accusé par Der Spiegel d’avoir quitté l’hôtel des Telekom pendant une course peu après le Tour 1997, pour éviter un contrôle antidopage, un test sanguin ayant révélé un taux d’hématocrite bien supérieur aux 50 % autorisés. Ullrich, qui a abandonné mercredi le Tour de Suisse au cours de la deuxième étape à cause d’une forte douleur au genou droit – un abandon qui pourrait compromettre sa participation au Tour de France 1999 –, avait récusé les accusations de l’hebdomadaire dès sa parution, estimant qu’elles étaient destinées à le «détruire» et à «démolir l’équipe Telekom». Le manager d’Ullrich, Wolfgang Strohband, avait déposé le 14 juin une première plainte pour diffamation.
Quatre coureurs du Tour de Suisse, l’Ukrainien Serguei Honchar (Vini Caldirola), l’Autrichien Harald Morscher (Saeco), le Zimbabwéen Timothy Jones et l’Italien Massimo Gimondi (Amore e Vita), ont été exclus de la course, jeudi matin à Lausanne, au départ de la deuxième étape à cause d’un hématocrite non conforme. Le contrôle sanguin effectué sous l’égide de l’Union...