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Actualités - ANALYSE

Des spéculations en série sur les mobiles et les objectifs

En attendant que l’enquête policière dévoile les dessous du massacre de Saïda, les spéculations politiques sur les mobiles ou les objectifs de cette opération vont bon train. Différentes théories séparées sont émises au conditionnel. Parmi les thèses qui recueillent le plus de suffrages on peut citer : 1) À l’approche de la reprise des négociations, porter l’Administration Clinton à accorder la priorité au volet palestinien plutôt qu’au volet libanais. Où est le rapport ? Les défenseurs de cette thèse répondent par les explications suivantes : le volet palestinien se confirmant comme plein d’embûches et de complexités, les Américains préféreraient marquer d’abord des points en faisant traiter la question libanaise, présumée bien plus facile. Des secousses provoquées sur la scène libanaise remettraient justement en question cette facilité de traitement et Washington opterait de nouveau pour la priorité palestinienne. 2) Montrer que la situation de la sécurité reste précaire au Liban. Et que, comme ce massacre a été commis juste après le retrait de Jezzine, les retraits ultérieurs n’iraient pas sans provoquer de troubles. Sauf si le Liban s’incline enfin devant la sempiternelle exigence israélienne de mesures de sécurité. 3) Imposer l’ouverture effective du dossier des camps au Liban. Cela afin que les concentrations urbaines de réfugiés cessent de constituer des îlots de désordre et de criminalité impunie. Une situation de dichotomie entre l’autorité de l’État libanais et l’anarchie autorisée, qui constitue un handicap sérieux pour la reprise des pourparlers. Car on craindrait qu’à tout moment ceux-ci soient bloqués pas l’assassinat d’une personnalité, un attentat à la bombe ou tout autre crime dont les auteurs se réfugieraient ensuite dans les camps, où ils échapperaient aux poursuites. Le soupçon que les exécutants de l’abominable massacre de Saïda aient pu ainsi se mettre à l’abri porte l’opinion libanaise, toutes tendances et toutes confessions confondues, à demander la levée de l’extraterritorialité des camps. Et même à souhaiter que l’État investisse de force ces camps, les mette au pas et y procède à un vaste nettoyage du gangstérisme qui y sévit à large échelle. Mais la confrontation entre l’armée libanaise et les camps provoquerait sans doute de lourdes retombées régionales. Le Liban se ferait des ennemis. Et tomberait dans un piège semblable à celui qui visait à provoquer un affrontement entre l’armée et le Hezbollah, panneau que le pouvoir a su éviter lors de l’épisode Jezzine. – Mettre sérieusement sur le tapis la question de la présence palestinienne. Afin de rappeler qu’outre le retrait israélien du Sud, il faut régler cette question si l’on veut parvenir à un règlement de paix. En effet si le retrait doit mettre en principe un terme à la résistance libanaise, cela n’engagerait pas les Palestiniens qui reprendraient leurs actions, pour torpiller les accords avec les Israéliens. L’État libanais, soutenu par la Syrie, doit dès lors contrôler de près les Palestiniens, tout en négociant pour en obtenir le départ à terme. Face à ces spéculations, le pouvoir réagit avec calme. Il serre certes la vis autour des camps mais ne les investit pas de force. Si l’enquête débouche sur une piste, elle sera suivie jusqu’au bout et les coupables appréhendés où qu’ils se trouvent, affirment les officiels. Les camps, vu la gravité de l’affaire et la détermination des autorités, ne refuseraient certainement pas de livrer les criminels. Si on les retrouve.
En attendant que l’enquête policière dévoile les dessous du massacre de Saïda, les spéculations politiques sur les mobiles ou les objectifs de cette opération vont bon train. Différentes théories séparées sont émises au conditionnel. Parmi les thèses qui recueillent le plus de suffrages on peut citer : 1) À l’approche de la reprise des négociations, porter l’Administration...