Irak Deux milliards de dollars de contrats pétroliers en une semaine

L’Irak a annoncé lundi avoir conclu 24 contrats de vente de pétrole pour deux milliards de dollars, depuis l’entrée en vigueur il y a une semaine de la 6e phase de l’accord pétrole contre nourriture. Le ministre du Pétrole, le général Amer Rachid, a ajouté que trois pétroliers étaient arrivés lundi au terminal turc de Ceyhan sur la Méditerranée alors qu’un quatrième était attendu mardi au terminal de Mina al-Bakr, sur le Golfe, pour acheminer les premières quantités de brut vendues. Il a indiqué que son pays avait demandé à l’Onu de porter à 600 millions USD, au lieu de 300 M USD actuellement, le montant alloué à l’achat de pièces détachées destinées à réhabiliter l’industrie pétrolière de l’Irak. Ces fonds serviront notamment à financer des travaux pour augmenter la capacité de production de champs pétrolifères dans le sud de l’Irak, a précisé le ministre. Selon le général Rachid, des experts de la compagnie Saybolt, basée à Rotterdam, sont attendus la semaine prochaine en Irak pour évaluer les besoins de l’Irak dans ce secteur et remettre un rapport au secrétaire général de l’Onu. Saybolt avait été sélectionnée en 1996 par l’Onu pour superviser les exportations pétrolières de l’Irak dans le cadre de l’accord pétrole contre nourriture. Cet accord, une dérogation à l’embargo pétrolier imposé à l’Irak depuis 1990, autorise Bagdad à exporter du brut à concurrence de 5,2 mds USD par semestre pour acheter des produits de première nécessité, sous contrôle de l’Onu. La phase VI de ce programme a débuté le 25 mai. L’Irak a pris livraison de pièces détachées d’une valeur de 20 millions de dollars dans le cadre de la phase IV de ce programme humanitaire et attend toujours de recevoir les premières commandes passées lors de la 5e phase. «L’Irak portera sa capacité de production à trois millions de barils par jour (mbj) d’ici la fin de l’année et à 3,5 mbj avant la fin de l’année prochaine, ce qui sera le niveau le plus élevé atteint par l’Irak depuis trente ans», a affirmé M. Rachid. Il a émis l’espoir que les cours de brut continueront leur redressement pour que les «ventes pétrolières de l’Irak atteignent 5 milliards de dollars ou un peu plus par semestre afin de couvrir les besoins du peuple irakien en vivres et médicaments». Le tiers des recettes des exportations pétrolières de l’Irak sert au versement d’indemnités aux victimes de l’invasion irakienne du Koweit et au financement des opérations de l’Onu en Irak. Selon les estimations de l’Onu, l’Irak n’a exporté que pour 3,9 mds USD de brut lors de la phase V, à cause de la faiblesse des cours du brut et du délabrement de ses infrastructures qui l’empêchent d’augmenter ses exportations. Les réserves pétrolières prouvées de l’Irak sont estimées à 112 milliards de barils, le plaçant au deuxième rang mondial après l’Arabie séoudite.