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Actualités - CHRONOLOGIE

Sécurité - Le Liban en deuil de ses juges Qui derrière le massacre de Saïda ? (photos)

Le crime sans précédent qui a coûté la vie, hier, à Saïda, à quatre magistrats constitue incontestablement le coup le plus sévère porté au nouveau régime. Abattre en plein tribunal le procureur général et le président de la chambre criminelle de Saïda ainsi que deux autres juges, dans l’exercice de leurs fonctions, représente un défi évident pour les efforts officiels déployés en vue d’engager le pays sur la voie du redressement. Les réactions étatiques au massacre de Saïda illustrent, s’il en était besoin, la portée politique de cet acte terroriste. Réunis hier soir au palais de Baabda, le président Émile Lahoud et M. Sélim Hoss ont décidé de demander au Conseil des ministres, qui se réunira aujourd’hui, de déférer cette affaire devant la Cour de justice. La présidence du Conseil a décrété un deuil national de vingt-quatre heures. Dans la capitale du Sud – où l’armée libanaise a renforcé son dispositif, notamment à l’entrée des camps palestiniens – une grève générale sera observée durant toute la journée d’aujourd’hui. Au-delà du choc provoqué par ce crime, plusieurs observations s’imposent d’emblée. Cette affaire intervient à un moment où la magistrature passe par une phase délicate. De nombreuses procédures judiciaires sont en cours au sujet de dossiers explosifs, portant sur des affaires mafieuses et de corruption. Des affaires suffisamment graves pour provoquer des tiraillements au sein même de la magistrature. L’action terroriste d’hier, intervenant dans un tel contexte, viserait à miner la détermination de plus d’un juge. Mais c’est la portée politique de ce crime qui retient surtout l’attention. À l’heure où l’on reparle sérieusement de relance du processus de paix, qui pourrait avoir intérêt à porter atteinte de la sorte au pouvoir central ? Certaines sources ont affirmé que l’un des fusils-mitrailleurs laissés sur le lieu du drame par les criminels portait le nom d’une organisation palestinienne. Il est toutefois trop tôt pour s’engager sur une telle piste. Il reste qu’une source gouvernementale affirme que le quadruple crime était une action «organisée et planifiée, sans aucun lien avec les procès qui étaient en cours hier, puisque aucun des huit prévenus jugés n’a tenté de s’évader à la suite du massacre». La riposte à un tel acte terroriste constitue un test évident pour l’État à l’ombre de la conjoncture régionale présente.
Le crime sans précédent qui a coûté la vie, hier, à Saïda, à quatre magistrats constitue incontestablement le coup le plus sévère porté au nouveau régime. Abattre en plein tribunal le procureur général et le président de la chambre criminelle de Saïda ainsi que deux autres juges, dans l’exercice de leurs fonctions, représente un défi évident pour les efforts...