Séminaire - Réforme des Nations Unies à l'occasion du troisième millénaire Vers un renforcement du rôle de l'Escwa dans la région

Entamées dimanche dernier, les séances régionales organisées par l’Escwa (Commission économique et sociale pour l’Asie de l’Ouest) à la demande du secrétaire régional des Nations unies, M. Kofi Annan, ont été clôturées hier. Comme prévu, ce ne sont pas des résolutions qui ont vu le jour mais des conclusions générales, des propositions formulées par les personnes présentes, qui seront discutées plus tard au siège de l’Onu à New York. Promouvoir le rôle de l’Escwa dans la région dans divers domaines, notamment celui des droits de l’homme et de la coopération entre les pays de la zone, ainsi que réviser les statuts du Conseil de Sécurité figuraient parmi les suggestions des personnes présentes. Les séances, qui ont regroupé des délégués des gouvernements arabes et d’agences onusiennes présentes dans la zone, ainsi que des délégués d’ONG, se tenaient pour la première fois dans la région, voire dans le monde. Ces réunions régionales, qui ont pour but d’évaluer le rôle des Nations unies et de présenter une vision future de l’organisation internationale en vue du prochain millénaire, seront organisées au cours de l’été 99, dans d’autres zones du monde, notamment en Europe, en Asie occidentale, en Afrique, ainsi qu’en Amérique latine et aux Caraïbes. Pour les pays de l’Escwa, trois thèmes figuraient sur l’agenda : la paix et la sécurité, le développement économique et social, et les droits de l’homme et la bonne gouvernance. Des sujets épineux au Moyen-Orient d’autant plus que l’on a accordé la parole aux représentants de la société civile. Sur le thème des droits de l’homme, les personnes présentes dans la salle ont appelé, entre autres, à des élections démocratiques et au respect des minorités. «Théoriquement, les pays arabes respectent la Charte des droits de l’homme, pratiquement, ils ne font que les violer», a indiqué une intervenante. Entre gloire et déchéance Chaque thème était présenté par des spécialistes et discuté ensuite par les divers délégués présents. Cependant, l’on se demandait souvent si les intervenants avaient saisi le but des séances. Au lieu d’évaluer le rôle des Nations unies ou de suggérer une vision quelconque de l’organisme international, la plupart des personnes présentes dans la salle se sont mises à considérer la situation du monde arabe (rêves de nationalismes brisés, terre perdue sans être récupérée…). Bref, une histoire de déchéance et de gloire, répétée inlassablement durant deux jours. Déchéance due essentiellement, on le devine bien, à la présence de «puissances hégémoniques». Hier, au cours de la séance de clôture, plusieurs responsables onusiens sont intervenus. Le président de la séance, le Dr Hazem Béblaoui, secrétaire exécutif de l’Escwa et secrétaire général adjoint des Nations unies, a souligné «l’importance des liens qui existent entre les trois thèmes différents discutés au cours des réunions : il est impossible de dissocier la paix et la sécurité du développement économique et social ; ces deux facteurs ne peuvent pas être rendus possibles sans le respect des droits de l’homme et la bonne gouvernance». Évaluant les réunions, il a indiqué qu’elles «ont permis de faire entendre la voix du monde arabe aux Nations unies».