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Actualités - ANALYSE

Le mot d'ordre est à la prudence Le Liban s'en tient à ss constantes

Même si certains veulent se montrer sceptiques, le climat diplomatique a changé du tout au tout dans la région avec l’avènement de Barak. Car maintenant chacun fourbit ses armes pour une reprise des négociations qui semble certaine. Et qui devra se faire à partir des points atteints lors de l’interruption en 1996, non à partir de zéro comme l’exigeait Netanyahu. Mais les cercles concernés attendent de connaître la composition du nouveau Cabinet israélien avant de porter un jugement définitif sur les étapes suivantes. Une certaine prudence s’impose à tous, malgré les déclarations extrêmement optimistes de l’ambassadeur américain à Beyrouth, M. David Satterfield, faites avant comme après la victoire de Barak. Récemment, le diplomate US a répété devant nombre d’interlocuteurs reçus en privé qu’il faut aller de l’avant et que c’est là une responsabilité qui incombe à toutes les parties et non à une seule. Une sorte de pression voilée, estime-t-on à Beyrouth, pour rappeler que la partie libanaise est aussi appelée à y mettre du sien. Toujours est-il que, selon une source diplomatique occidentale, Barak avait promis aux Américains depuis de longs mois déjà, qu’il reprendrait les pourparlers avec les Syriens et avec les Libanais à partir du point où ils étaient arrivés. Il se serait de la sorte engagé à respecter les promesses de retraits faites par ses prédécesseurs travaillistes, Rabin et Pérès. Le cadre général serait celui des principes de la conférence de Madrid et de la devise «la terre moyennant la paix». Les diplomates occidentaux soulignent que la position de la Syrie, le degré de souplesse dont elle ferait montre conditionne l’évolution favorable du processus de paix encore plus que les intentions de retrait israéliennes. À leur avis, en effet, Damas peut refuser tout règlement qui l’obligerait à l’impossible : la normalisation parfaite des relations avec l’État hébreu, objectif utopique tant que le peuple n’y adhère pas. Quoi qu’il en soit, le Liban pour sa part s’accroche à ses constantes, anciennes et nouvelles : application de la 425, c’est-à-dire retrait israélien sans condition du Sud comme de la Békaa-Ouest ; et association du volet libanais avec le volet syrien, c’est-à-dire refus de signer tout accord tant que la Syrie n’a pas obtenu ses droits. Dans le cadre de cette pensée, les autorités locales continuent à refuser tout projet israélien comme Jezzine d’abord qui prévoirait une cohabitation des forces régulières libanaises avec l’occupant ou avec ses auxiliaires, préalablement à un retrait total. Pour le moment, cependant, le retour probable du processus inquiète les dirigeants libanais autant qu’il les satisfait. Car ils craignent qu’en guise de pression négociatoire les Israéliens ne fassent de nouveau flamber le Sud. Avec l’éventuelle aide objective des parties que le projet de paix avec l’État hébreu révulse.
Même si certains veulent se montrer sceptiques, le climat diplomatique a changé du tout au tout dans la région avec l’avènement de Barak. Car maintenant chacun fourbit ses armes pour une reprise des négociations qui semble certaine. Et qui devra se faire à partir des points atteints lors de l’interruption en 1996, non à partir de zéro comme l’exigeait Netanyahu. Mais les cercles...